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Parcours de Cheikh Bethio Thioune : La vraie histoire du Cheikh avec serigne saliou.

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Cheikh Béthio Thioune est parti de rien pour se faire un nom dans la confrérie mouride. Ce natif de Keur Samba Laobé (Mbour) au parcours parsemé d’embûches avait fini d’atteindre le sommet, avant de tomber lamentablement de son piédestal.Dans les années 20, Keur Samba Laobé s’ennuie ferme, le cœur du village bat au rythme de l’unique concession du chef de canton de Nianing. A côté, le domicile du bras droit du chef de canton, Coully Thioune qui vit avec son épouse, Bambi Thiam.
Le couple forme une famille de trois enfants. Suivant les recommandations divines qui incitent à multiplier le peuple de Dieu, la famille Thioune accueillera, au grand bonheur de la maisonnée, un nouveau-né, en 1939. A la veille de la deuxième guerre mondiale, le couple Thioune reçoit une bénédiction divine. Poussant son premier cri, leur bébé devient le quatrième de la fratrie des Thioune. Il est baptisé du nom de Béthio, qui dans l’ancien royaume du Waalo, est le titre que portait les «Kangaam» (conseillers) du Brack (roi du Waalo). Le «Béthio» était quelqu’un de très influent dans l’entourage du Brack. Il était en quelque sorte le chambellan attitré du Brack, celui qui introduisait directement les invités du roi. Aujourd’hui, ce «bébé» est devenu le très populaire Cheikh Béthio Thioune, guide des «Thiantacounes».
A huit ans, Béthio Thioune, comme il aime à le raconter, voit sa vie prendre un tournant différent. Un jour, sur les hautes terres du Diobass, terroir situé en pays sérère aux confins du Cayor et du Baol, suant et se tuant au travail, le petit Béthio fait la rencontre qui a changé sa vie. Dans le village de Tassette où convergent des habitants des villages environnants à l’occasion du marché hebdomadaire. Il y a un grand champ situé à proximité des habitations, juste derrière les cimetières où poussait un arbre du nom de Reub-Reub. C’est là que Béthio, selon ses dires, fait la rencontre de Serigne Saliou. C’est sur ce relief accidenté que la première rencontre entre Serigne Saliou Mbacké et le jeune Béthio Thioune se déroule. C’était une matinée ensoleillée de 17 Avril 1946. Les paysans comme il est de coutume en saison sèche, s’attèlent aux préparatifs des champs, dans l’attente des premières pluies. A l’époque, Tassette, petit village situé au Sud-ouest de Thiès, abrite, loin des regards indiscrets, ce rendez-vous…«historique».
«Ça fait longtemps que je vous ai adoptés dans ma famille religieuse»
Cette matinée-là, Béthio est en compagnie de son grand frère, Guilé Thioune, dans le champ de son père. Tout d’un coup, il aperçoit une calèche longer la route qui mène au village. Comme tout gamin de son âge, Béthio se met à courir derrière la calèche, qui a un passager très spécial du nom de Serigne Saliou Mbacké. Après une course effrénée de plusieurs mètres, Béthio arrive à hauteur de la calèche. C’est le moment choisi par Serigne Saliou pour demander au conducteur de s’arrêter. Béthio s’approche, tout penaud, en tendant la main. Le conducteur le somme de saluer le marabout en lui servant du «Mbacké». Le petit garçon, Béthio, s’exécute, sans imaginer la signification d’un tel acte. Béthio est bouche bée devant Serigne Saliou Mbacké qui l’invite à le rejoindre chez Baye Isma Diouf, un vieux mouride du coin où le marabout aimait recevoir lors de ses visites dans la zone. Mais il fallait d’abord convaincre le père, un homme réputé sévère, qui ne voulait pas que Béthio et son grand frère sortent le soir. Le petit Béthio et son frère ont peur de lui parler de l’invitation. Ils décident donc d’en parler à leur maman Bambi Thiam, plus réceptive. La bonne dame plaide leur cause auprès du père, qui ne voit aucun inconvénient dans cette visite, à la seule condition que les deux garçons soignent leur mise. Une fois chez leur hôte, Serigne Saliou, la façon dont le marabout les accueillie surprend tout le monde. Ensuite, il leur demande de se coucher à ses côtés, et leur sert du thé. C’est depuis ce jour que Béthio est devenu un fou de Serigne Saliou Mbacké.
Partout où ils se rendaient, ils se proclamaient «mourides». Mais leur allure est freinée lorsque des gens leur font savoir qu’ils ne sont pas encore mourides, car ils n’ont pas encore fait acte d’allégeance. Béthio et son grand frère, très remontés, vont se plaindre auprès de Serigne Saliou Mbacké. Qui coupe court à leur crainte, en rétorquant : «Cela fait longtemps que je vous ai adoptés dans ma famille

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