Les épreuves de philosophie du Baccalauréat, session 2017, ont fuité. Le sujet n°1 proposé à la réflexion aux 147 607 candidats au Sénégal, serait disponible la veille des épreuves et confirmé, après recoupements auprès d’un certain nombre de professeurs interpellés. Le réseau social, WhatsApp, a été mis à contribution par les potaches pour favoriser la disponibilité du sujet. La Coordination des enseignants et examinateurs de Philosophie s’est déjà saisie de l’affaire. Un boycott de la correction n’est pas à écarter.
Les 147 607 candidats répartis de 475 jurys et 350 centres approximativement, se sont planchés hier, mercredi 6 juin, sur les épreuves anticipées de philosophie. Toutefois, des sources dignes de foi, confient que des professeurs de Philosophie à Dakar, Diourbel et dans le Sud du pays, auraient été interpellés par les potaches pour la correction du sujet n°1 du Bac 2017 : « la connaissance conduit-elle nécessairement à la liberté ? ».
Les épreuves de la session 2017 du Baccalauréat ont démarré hier, mercredi 7 juin, avec l’anticipée de la philosophie sur fond de fuite. En effet, il a fallu qu’un certain nombre de professeurs prennent connaissance des sujets soumis à la réflexion des 147 607 candidats, pour mesurer la véracité de la fuite et l’ampleur des dégâts.
Difficile de savoir, à l’état, combien d’élèves ont pu avoir accès à ce sujet. Toutefois, plusieurs potaches de Dakar ont interpelé leurs professeurs sur le sujet n°1 proposé hier, aux élèves à la veille des épreuves. C’est le cas de ce professeur d’un lycée à Dakar qui nous a signalé qu’un groupe d’élèves l’a demandé de l’aide pour traiter ce sujet hier tardivement le soir (Avant-hier, Ndlr). « J’ai refusé, tout en leur conseillant d’aller se reposer », a-t-il indiqué.
Il poursuit : « mais grande a été ma surprise de voir le même sujet, avec le même libellé, aujourd’hui (hier, Ndlr) ».
Et ce n’est pas fini ! Car, la fuite a fait tache d’huile. Pour savoir si elle est avérée ou s’il s’agissait d’une rumeur distillée généralement à la veille des examens nationaux, un autre professeur de Diourbel a reçu un message d’un de ses élèves tardivement la nuit qui lui demandait de lui donner les grandes lignes du sujet.
« J’ai vu le message de mon élève au matin à l’heure du « kheud » (déjeuner avant le début du jeûne, Ndlr). Après la prière du petit matin, je me suis recouché. C’est vers 11 heures que j’ai appelé le surveillant de l’établissement où je sers pour lui demander les sujets qui sont sortis. En me donnant le sujet, je me suis rendu compte que l’intitulé ressemble au sujet que l’élève m’a donné pour que je l’aide. J’ai été surpris », nous fait savoir le professeur.
Quand WhatsApp s’invite au Bac !
Les élèves se sont appropriés rapidement du sujet n°1 à la veille des épreuves par le concours des réseaux sociaux. Le réseau social, WhatsApp, a été mis à contribution par les potaches pour favoriser la disponibilité du sujet. « Après la rupture du jeûne, un groupe d’élèves m’a proposé le sujet n°1 pour correction, alors que je sortais du lycée. Un autre élève m’a montré ce sujet qui lui a été envoyé par WhatsApp, sous format photo d’un papier. Je les ai éconduits », nous confie aussi un autre professeur d’un lycée à Dakar qui a préféré garder l’anonymat.
En attendant d’y voir plus clair, la Coordination des enseignants et examinateurs de Philosophie dit avoir entendu des échos d’une éventuelle fuite venant de leurs collègues. Pour Abdoulaye Sow, « si les faits avèrent, nous demanderons l’annulation des épreuves. Si ces cas de fuites sont avérés, cela relève d’une gravité extrême ».
« Nous ne pouvons pas cautionner que des candidats aient par devers eux le sujet du bac à la veille des épreuves. Nous sommes en train de réunir toutes les informations nécessaires nous permettant de prendre nos responsabilités », nous a confié Abdoulaye Sow.
Selon son coordinateur, la Ceep n’hésitera pas à demander l’annulation de cette épreuve, si la fuite est prouvée. « Sans quoi nous boycotterons la correction des épreuves. Car, nous considérons qu’il n’y a pas eu d’examens. Cela relève d’une gravité extrême si nous parvenons à réunir tous les éléments », s’est indigné M. Sow.
Rappelons que récemment encore l’épreuve de mathématiques, soumise au prestigieux concours général a été annulée. Ce, à cause de « la négligence » d’un professeur avait soutenu le ministre de l’éducation nationale, Serigne Mbaye Thiam.
(Source : Sud Quotidien)
Par Benjamin