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Levé du couvre-feu : Macky botte en touche les récriminations…

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La société civile et certains Sénégalais bon teint ont évalue l’état d’urgence décrété depuis le 23 mars 2020 et prorogé une énième fois par le chef de l’Etat, Macky Sall. Cet état d’urgence, assorti d’un couvre-feu, de 21h à 5h, sur l’étendue du territoire national, devait faire l’objet d’une évaluation. Ce qui a fait dire à Seydi Gassama, Moustapha Diakhaté, Alioune Tine entre autres qu’il doit être levé, du fait que les mesures d’interdiction d’ouverture des marchés, d’accès au lieu de culte, ont été levées. Cependant le chef de l’Etat n’a pas suivi ces derniers, considérés comme des empêcheurs de tourner en rond.

Fin de non-recevoir…

Le Président, Macky Sall, a prolongé de 30 jours et pour la deuxième fois l’état d’urgence décrété le 23 mars dernier. Ainsi, il botte en touche les récriminations des acteurs de la société civile, de certains citoyens et autres acteurs politiques qui réclamaient la fin des restrictions de leurs libertés d’aller, de venir, et d’exercer leurs activités professionnelles, en respectant les mesures- barrières.

«L’état d’urgence n’a aucun sens… »

L’ancien parlementaire a posté sur Facebook ses arguments. Pour lui, l’état d’urgence n’a aucun sens et doit en conséquence être levé. « En effet, du 23 mars 2020 au 24 mai 2020, le nombre de cas positifs recensés au Sénégal est passé de 79 à environ 3 000 soit une hausse de 37 % en deux mois. Au regard de ces données, il est évident que l’Etat d’urgence n’a pas permis d’endiguer la chaîne de transmission de la Covid-19. La mesure n’a pas non plus contribué à éviter la surcharge des réceptifs recevant les cas contact et des hôpitaux comme le dit si bien le Directeur du Cous lorsqu’il rapporte que « la forte augmentation des hospitalisations menace de saturer un grand nombre de Centres de traitement des épidémies (Cte) mis en place.» Par contre sur le plan économique et social, l’Etat d’urgence a mis en sommeil de pans entiers des activités génératrices de revenus et euthanasié d’innombrables entreprises du secteur informel», lit-on sur la page de l’ancien chef de cabinet du Président Macky Sall.

«Il faut lever le couvre-feu… »

Le Directeur exécutif d’Amnesty international section Sénégal est d’avis qu’il faut aller vers l’allégement de l’état d’urgence. «La situation du couvre-feu, c’est vraiment la plus problématique. Aujourd’hui, on a levé les mesures d’interdiction d’ouverture des marchés, d’accès au lieu de culte…Les principaux mouvements des populations, le transport inter urbain, les transports au sein des départements, tous ces mouvements se font essentiellement pendant la journée, il y a très peu de mouvement pendant la nuit », soutient Seydi Gassama.

A l’en croire : « le couvre-feu n’a plus sa raison d’être. Dans la sous-région, beaucoup de pays n’ont jamais décrété le couvre feu, d’autres l’ont levé. Il faut lever le couvre-feu en limitant les regroupements nocturnes».

Il propose à ce que l’on utilise les ressources dépensées pour mettre en œuvre ce couvre-feu, « pour équiper les populations de masques ». Parce que, croit-il savoir, dans le monde rural, les gens n’ont pas de masques et beaucoup de Sénégalais aussi.

Seyddi Gassama pense qu’il faut également, « rouvrir les restaurants, les hôtels, car on ne peut pas étrangler ce secteur. Tout est bloqué et les restauratrices n’ont reçu aucune aide de l’Etat ».

«Évaluer le couvre-feu… »

Alioune Tine, fondateur du think-tank Afrikajom Center et ancien directeur régional d’Amnesty international pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, estime qu’il faut évaluer l’état d’urgence et le couvre-feu.

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