Au lendemain de l’annonce de sa décision de suspendre l’immigration légale, Donald Trump en précise les contours. Washington va suspendre la délivrance de cartes vertes pendant 60 jours. Une mesure qui doit permettre de lutter contre la hausse brutale du chômage depuis l’apparition du Covid-19.
Après son tweet aussi flou que spectaculaire annonçant la suspension de l’immigration légale, Donald Trump s’est fait plus précis mardi, rapporte notre correspondant à San Francisco, Éric de Salve. La décision ne concerne pas les visas temporaires de travail, a expliqué le président américain lors de son point presse quotidien depuis la Maison Blanche. Seule la délivrance des cartes vertes est suspendue pour au moins 60 jours. Un délai qui pourrait être prolongé.
Priorité nationale pour l’emploi
Selon Donald Trump, il s’agit là d’un moyen de relancer l’emploi aux États-Unis confrontés à un chômage historiquement élevé : 22 millions de nouveaux inscrits depuis le début du confinement. « En mettant l’immigration sur pause, nous aidons à mettre les chômeurs américains en première position au moment où l’Amérique s’ouvre à nouveau, a-t-il affirmé. C’est si important. Ce serait une erreur et ce serait injuste de laisser les Américains mis au chômage par le coronavirus être remplacés par une main d’œuvre immigrée, venue de l’étranger. »
Selon les chiffres officiels, les États-Unis ont accordé le statut de résident permanent quelque 577 000 personnes lors de l’année fiscale 2019 contre 462 000 visas temporaires, en net recul par rapport aux 617 000 accordés en 2016. À six mois des élections, la limitation de l’immigration reste un des thèmes favoris du président qui brigue un second mandat.
Dès janvier, pour empêcher la propagation de l’épidémie de coronavirus, Donald Trump avait restreint les déplacements avec la Chine, avant d’interdire, pour les non-Américains, les voyages entre les États-Unis et la plupart des pays européens.
Il espère signer ce décret dès ce mercredi. Une mesure dénoncée en bloc par l’opposition démocrate qui y voit une façon de détourner l’attention de son échec à juguler la crise en faisant de l’étranger un bouc émissaire et qui risque fort d’être contestée en justice.
Le Sénat approuve un nouveau plan de 500 milliards de dollars
Pour faire face aux conséquences économiques de la pandémie, le Sénat américain a adopté mardi à l’unanimité un nouveau plan de près de 500 milliards de dollars pour soutenir les PME durement frappées par la crise liée au Covid-19, aider les hôpitaux et renforcer le dépistage du coronavirus.
Soutenu par Donald Trump, ce texte comprend une enveloppe de 320 milliards de dollars qui seront déboursés sous forme de prêts aux entreprises de moins de 500 employés, et vient s’ajouter aux 349 milliards déjà dépensés pour les soutenir dans le cadre d’un plan de relance de 2 200 milliards de dollars approuvé fin mars. Il inclut également 75 milliards d’aides pour les hôpitaux, 25 milliards pour le dépistage du coronavirus, ainsi que 60 milliards de prêts destinés à d’autres secteurs frappés par l’épidémie, notamment dans l’agriculture.