Home A la une 14 avril 1987, 14 avril 2019: 32 ans, Abdou Diouf radiait 6...

14 avril 1987, 14 avril 2019: 32 ans, Abdou Diouf radiait 6 265 policiers

370
0

Cela fait déjà 32 ans. Après des manifestations de rue à Dakar et dans certaines grandes capitales régionales, les policiers considérés comme hors-la-loi par le président Diouf, sont tout simplement sabrés avec le décret pris le 14 avril 1987. Cette mesure radicale a été prise par une  majorité socialiste qui dirigeait l’Assemblée nationale est mise à contribution pour légitimer, par vote, la suspension des Forces de police le lendemain.

Ces mouvements d’humeur des policiers selon toujours le site ont lieu entre le 13 et le 14 avril 1987. Protestant contre ce qu’ils considèrent comme une injustice subie par sept de leurs pairs condamnés à 2 ans de prison ferme et à 6 millions d’amende pour la mort en pleine garde-à-vue d’un homme soupçonné de vol de batterie de voiture en 1983, des agents de police en service à Dakar, Thiès et Kaolack improvisent une marche vers le palais.

La procession des agents de police sera arrêtée à hauteur de la Bicis Roume évitant ainsi une catastrophe. Considérant que les policiers ont outrepassé leurs prérogatives, le président Diouf suspend par décret du 14 avril 1987 toutes les forces de police en attendant l’adoption par l’Assemblée nationale de la loi de radiation des 6250 protestataires. Dominée par une majorité socialiste écrasante, l’Assemblée nationale dirigée par Adboul Aziz Ndaw adopte la loi de radiation le 15 avril.

Cette mesure radicale à en croire nos confrères de SeneNews est prise avec Jean Collin comme ministre de l’intérieur par intérim. Elle touche en effet 94 commissaires, 14 officiers, 383 inspecteurs de police, 42 officiers de paix, 101 sous-officiers et même 5 430 gardiens de la paix. Des hauts fonctionnaires du ministère de l’intérieur tels que le directeur général de la Sûreté nationale, le directeur de la Sûreté de l’Etat et le directeur de la Sécurité publique sont remplacés. Face au député, le ministre d’Etat Jean Collin parle de « fermeté opportune » et justifie la mesure en ces termes : « nous avons le souci de voir notre pays disposer de forces de sécurité dignes de ce nom. C’est en prenant ces mesures que nous pouvons éviter un plus grand mal et sauver une institution à laquelle nous sommes attachés».

Donner une réponse

Please enter your comment!
Please enter your name here