Dans un pays où le dialogue politique national inclusif n’a jamais été privilégié entre acteurs du landerneau politique national, pour sûr, aucun consensus ne pourrait être de mise. Le scrutin présidentiel s’est déroulé sous de bons auspices mais le hic est que la guerre des chiffres amplifiée par la presse et les chapelles politiques posent beaucoup plus de problème qu’elle n’en résout. Du coup, le Sénégal se livre à un saut vers l’inconnu en attente des résultats du scrutin présidentiel.
Dans ce contexte post-électoral où tous les Sénégalais sont en attente des résultats de l’élection présidentielle du 24 février dernier, la guerre des chiffres entretenue par la presse et les chapelles politiques engendre inexorablement un climat de suspicion national. « Gloire au pays où l’on parle ».En effet Clémenceau ne savait pas si bien dire quand il affirmait un tel adage. C’est parce que sans le dialogue politique, aucun consensus ne saurait se faire prévaloir entre membres d’une communauté donnée. Et les conséquences d’un tel manquement d’ordre contingent sont en général toujours néfastes. C’est le cas présentement de notre cher Sénégal. Dans un pays où il y a une crise des normes et procédures. Où on peine à distinguer le vrai du faux, le réel et l’réel. Dans un pays où la vérité est susceptible de passer au faux et la faux à la vérité, il ne serait guère surprenant de voir le dialogue de sourds érigé en règle consensuelle entre acteurs politiques. L’opposition, le pouvoir et la presse sont tous responsables de tous ces manquements qui plombent la vie politique nationale. Aujourd’hui, les résultats provisoires du scrutin présidentiel installent le Sénégal dans une poudrière sous-régionale. A grands renforts d’arguments, chaque camp se proclame victorieux et affiche ses chiffres. Et les organes institutionnels habilités à collecter les résultats et à les proclamer sont considérés pour la plupart comme juges et parties. C’est ce qui justifie ce manque de confiance entre acteurs politiques depuis des lustres. Et cerise sur le gâteau, la découverte du pétrole et du gaz et ses enjeux multiformes est venue amplifier ce climat de psychose généralisé qui n’augure rien de bon. A l’évidence, entre guerre des chiffres, suspicions et incertitudes, les Sénégalais ne savent plus à quel saint vouer leur pays. Tout le monde est du reste groggy. Qui a tort qui a raison, qui a gagné qui a perdu dans ce scrutin ? C’est le Sénégal et les Sénégalais qui risquent d’en être les victimes expiatoires. Car, le monde nous regarde avec un rire narquois au coin de la bouche. Diantre !