«Case-bi» est l’appellation du rond-point de l’Unité 06 des Parcelles Assainies. Ce nom n’est pas fortuit. Son origine provient d’une case construite à l’endroit où est érigée l’Agence de Société générale de banque qu Sénégal (Sgbs). Seneweb vous conte l’histoire de cette case qui n’existe plus, mais dont le nom demeure…
L’automobiliste klaxonne, imité par d’autres conducteurs. Chacun veut se frayer un passage au rond point connu sous le nom de «Case-bi». Il est coincé entre deux stations d’essence et deux banques. Le marché “Gueule Tapée” des Parcelles assainies, situé à un jet de pierre, participe à cet encombrement, pratiquement à toutes les heures de la journée. Des vendeurs squattent l’asphalte. Des taxis-clandos se disputent les passagers. Des commerces aux étals achalandés complètent le décor. «Case-Bi» est connu pour ses embouteillages. Il est un carrefour qui relie Guédiawaye, Cambérène, Cité Fadia ou simplement les Parcelles… Mais d’où tire-t-il son nom ?
Date de naissance : 1970
Nous sommes en 1970. Dakar et ses environs sont pleins comme un oeuf. Il fallait trouver une zone à construire pour désengorger les quartiers de Grand Dakar, Médina, Sicap… C’est ainsi qu’un espace sablonneux inhabité, situé entre le village religieux des lébous, Cambérène, et le quartier populeux de Grand-Yoff, a été découvert et jugé habitable. Espace qui deviendra plus tard les Parcelles Assainies. La Sn-Hlm (Société nationale d’Habitations à loyers modérés) est chargée de viabiliser et de distribuer les terrains aux populations à des montants abordables, payables en plusieurs tranches.
Pour la bonne marche de l’opération, la Sn-Hlm construit une cabane qui faisait office de lieu d’enregistrement et d’information pour les futurs bénéficiaires des parcelles à allouer. Une cabane sous forme de case.
«Les autorités de la Sn-Hlm, pour faciliter la tâche aux populations et à ses employés qui habitent la zone, ont construit cette case. Les habitants des Parcelles Assainies, pour ne pas dire tout le monde, venaient pour payer leurs cotisations dans cette case qui était le bureau de la société pour les enregistrements et les versements», explique Seydou Dia, délégué de quartier de l’Unité 6 des Parcelles Assainies, agent de la Sn-Hlm à la retraite.
Case-bi doit son nom aux chauffeurs de clandos
Sur la paternité du nom, un vieil homme, Jean-Paul Diouf, explique que c’est lorsqu’un garage de clando a été installé dans la zone que les conducteurs ont baptisé le lieu «arrêt case-bi». Plus tard, lorsque les bâtiments ont commencé à sortir de terre, la cabane a été démolie. A la place se trouve une agence de la Sgbs. Un rond-point est érigé pour réguler la circulation. Et “arrêt case bi” s’est mué en “rond point Case-bi”. Un nom qui est ancré dans la tête de toutes les populations de la localité et qui va sûrement rester dans la postérité. En effet, derrière son nom chantant, «Case-bi» facilite l’orientation de toute personne étrangère aux Parcelles Assainies. Il est une place incontournable et stratégique. Ici, les automobilistes ne s’arrêtent jamais de klaxonner.
