Investi par le Mouvement «Gueum Sa Bopp» avec près de 800 000 signatures : Bougane Gueye Dany recalé
Le leader du Mouvement «Gueum Sa Bopp» a été investi, au Stade Amadou Barry de Guédiawaye par ses militants, a été recalé par les sept sages du Conseil Constitutionnel, ce samedi. Ce, contre toute attente, car, devant une foule nombreuse lors de son investiture, Bougane Guèye Dany a annoncé avoir collecté près de 800 000 signatures.
«Au début, j’avais dit que, pour participer à cette élection présidentielle, il nous faut obligatoirement entre 500 000 et 1 million de parrains. Et actuellement, nous avons 794 881 signatures», a déclaré le patron D-Médias. Qui précise que ces chiffres ne sont pas falsifiés. Et ils ont été confirmés par l’huissier Me Abdoulaye Ba. «Après avoir collecté des signatures, j’ai donné instruction à mes militants d’aller chez un huissier pour certifier toutes les signatures et c’est ce qui a été fait. Les gens qui disent qu’ils ont plus de 2 millions de signatures, il faut qu’ils aillent chercher un huissier pour justifier leurs chiffres», a-t-il dit.
…Comme Youssou Ndour en 2012
En 2012, contre toute attendre, la candidature du leader de «Fekke Ma Ci Bollé», Youssou Ndour, a été invalidée. Elle a buté sur le registre des signatures nécessaires qui doivent accompagner le dossier de toute candidature indépendante à l’élection présidentielle. Pourtant, Youssou Ndour avait pris des précautions concernant ce volet essentiel de son dossier. Il a collecté des signatures dans 12 régions du Sénégal, là où les textes ne lui demandaient que d’en recueillir dans 6 régions. Il a soumis plus de 13000 signatures au Conseil constitutionnel alors que seuls 10000 sont requises.
A sa grande surprise, il s’est retrouvé avec zéro signature validée à Fatick, zéro à Kédougou, zéro Tivaouane… alors qu’il avait déposé plus de 500 signatures pour chacune de ces localités. Comment ont-elles pu être annulées ? Les divers motifs invoqués par le Conseil constitutionnel pour invalider la candidature du chanteur populaire sont entre autres que certaines signatures ont été annulées parce que la même main a rédigé les noms, prénoms et numéros de cartes de plusieurs signataires. Même si ce sont ces derniers qui ont effectivement signé, c’est ainsi que des milliers de signatures ont été annulées. Pourtant, le niveau de l’analphabétisme dans notre pays rend ces choses possibles, et cela dans bien des domaines. Youssou Ndour et son équipe sont d’autant plus abattus par cette décision du Conseil constitutionnel qu’ils avaient en leur possession 25000 signatures et avaient fait eux-mêmes un tri pour en annuler 3000. Le leader de «Fekké Ma Ci Bolé» a d’autant moins de problèmes de signatures que, du 27 janvier, date du premier rejet de sa candidature, au 29 janvier, ses militants et sympathisants ont fait parvenir à son état-major 7000 nouvelles signatures. Au vu de tout cela, Youssou Ndour considère que les signatures ont été arbitrairement annulées. Il compte régler ce problème politique de façon politique et non juridique. Après 2012, en 2019, un autre patron de presse en dépit du nombre de parrainage jugé acceptable a été recalé. L’histoire s’est répétée