Home A la une Présidentielle 2019: Le cas Karim Wade divise les juristes

Présidentielle 2019: Le cas Karim Wade divise les juristes

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Le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye a insisté jeudi dernier sur la mention : «N’est pas inscrit sur les listes électorales» que porte la Carte nationale d’identité (Cni) du candidat du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) Karim Wade. Selon des spécialistes du droit interrogés, cette inscription spéciale n’écarte pas de facto l’ancien ministre. Mais de l’avis d’un avocat de l’Etat du Sénégal qui requiert l’anonymat, «Karim Wade n’est ni électeur, ni éligible».

A en croire un juge expérimenté, «on est électeur si l’on a l’âge requis et si l’on n’est pas privé de ses droits civiques». Le moment venu, la décision reviendra au Conseil Constitutionnel.

«N’est pas inscrit sur les listes électorales». C’est la mention que l’on peu lire sur la Carte nationale d’identité (Cni) de Karim Meissa Wade, candidat du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) à l’élection présidentielle de Février 2019. Le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye l’a bien précisé jeudi dernier. Que signifie cette inscription spéciale ? Implique-t-elle que Wade-fils ne sera pas sur la ligne de départ lors des prochaines joutes électorales ?Des spécialistes du droit se prononcent. Avocat à la Cour, Me Assane Dioma Ndiaye déclare : «Il y a tout un débat. Certains pensent qu’électeur ne signifie pas obligation d’inscription. Etre électeur est une potentialité. On dit que tout Sénégalais qui a tel âge et qui a la nationalité peut voter, donc c’est une faculté qui est ouverte. Mais le fait de s’inscrire est l’exercice d’un droit ; c’est-à-dire, on s’inscrit parce qu’on sait que si on ne le fait pas, on ne vote pas».

L’avocat rappelle la fameuse contribution du juge Yaya Amadou Dia qui avait, en substance, expliqué qu’on peut ne pas être inscrit et être éligible à la candidature, parce que la Constitution dit «tout électeur», mais pas «tout électeur inscrit». D’autres, poursuit Me Assane Dioma Ndiaye, disent que dans tous les cas, c’est le Conseil Constitutionnel qui est habilité à statuer, à dire qui peut être candidat et qui ne peut pas l’être. A priori, il est difficile de se prononcer. Pour le cas de Karim Wade, il a un récépissé d’inscription et le ministère de l’Intérieur a procédé à sa radiation. L’avocat général Ousmane Diagne avait dit à l’audience que l’administration ne peut pas s’associer au juge et prononcer la radiation. Ce qui fait dire au président de la Lsdh que «Karim Wade pourra présenter son récépissé d’inscription. Est ce que la radiation administrative qui a été opérée va lier le Conseil Constitutionnel ou pas ? Il y a tellement d’incertitudes. En réalité, le Code électoral dit qu’après la publication des listes provisoires, pour tout inscrit, l’administration dispose d’un délai de 15 jours pour contester une inscription. C’est ce qu’on appelle la période contentieuse au cours de laquelle tout électeur peut dire que X s’est inscrit alors qu’il n’en a pas le droit.

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