L’Etat du Sénégal acculé de toute part par ses créanciers. Depuis quelques mois, il ne se passe une semaine voire un jour sans une sortie dans la presse où bien une manifestation pour réclamer une dette due par le gouvernement. Des entreprises du privée sont ainsi asphyxiées alors que certains agents de l’Etat notamment des agences souffrent des retards de salaire. Certaines structures du public sont quasiment en cessation de paiement.
Depuis quelques mois, la réclamation de dettes à l’Etat du Sénégal prend une ampleur déroutante. En effet, rare qu’il se passe une semaine sans qu’un secteur vital de la vie économique ne fasse une sortie publique pour réclamer au gouvernement le paiement de son dû, à une période durant laquelle les difficultés financières ont été reconnues par le ministre des Finances, Amadou Ba.
Seize (16) milliards Fcfa, c’est le montant que le gouvernement de Macky Sall devait à la Fédération des établissements privés d’enseignement supérieur (Fepes), avant le versement récent de trois (3) milliards Fcfa, ramenant ainsi la dette à 13 milliards.
Mais, il ne faut pas croire que cette dette sera apurée le plus rapidement possible, car le directeur du Budget, Moustapha Ba, a indiqué que le ministère des Finances va d’abord procéder à un audit pour connaitre le montant exact avant de payer la dette de la Fepes, malgré le renvoi des plus 4.000 étudiants orientés dans les écoles privées.
Début novembre la restauration était paralysée à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et à l’Université de Thiès, en raison des dettes de six (6) et de deux (2) milliards Fcfa que ces établissements publics doivent aux repreneurs des restaurants.
La liste des créanciers impayés de l’Etat reste longue, car en avril dernier, la Société nationale des oléagineux du Sénégal (Sonacos) devait 17 milliards Fcfa aux opérateurs, selon ces derniers. La Fédération nationale des organismes privés stockeurs et transporteurs (Fnost) avait invité à l’époque la Sonacos à payer les opérateurs avant la mise en vente des semences aux paysans.
A cela s’ajoutent, les difficultés financières que connaissent actuellement la Société Africaine de Raffinage (Sar) à cause d’une dette de plus de 100 milliards Fcfa de l’Etat, et une autre de 40 milliards de Fcfa de la Senelec, si l’on en croit au secrétaire général du Syndicat des travailleurs du pétrole et du gaz, Abdourahmane Cissokho.