Plus de 100 milliards FCFA (environ 200 millions de dollars) ont été dépensés pour découvrir du pétrole brut au Sénégal, a annoncé, mercredi à Dakar, le Directeur général de la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen) lors d’une conférence de presse.
Mamadou Faye donnait une conférence presse, une semaine après l’annonce de la découverte de pétrole à 100 km au Sud-Ouest de Dakar par les compagnies pétrolières (Cairn Energy de Grande Bretagne), Conocophips des USA et First Australian Resources de l’Autralie, associées à Petrosen.
»C’est la découverte la plus significative depuis les premières explorations pétrolières au Sénégal en 1952 », a affirmé M. Faye. Selon lui, cela peut régler la facture pétrolière du pays qui absorbe 10% du budget, sans compter la résolution des problèmes de développement économique et social.
De l’avis du DG de Petrosen, les travaux techniques ont été faits dans les règles de l’art avec plusieurs échantillons de pétrole analysés à divers niveaux. Ce qui a conduit à la conclusion qu’il s’agit de découvertes réelles de pétrole.
Selon M. Faye, le forage FAN1 est implanté à une profondeur d’eau de 1.425 mètres et a atteint 4.927 mètres de profondeur totale. Il a traversé plusieurs réservoirs gréseux c’est-à-dire sableux contenant du pétrole brut dont la densité varie entre 28° API et 41°API.
Dans le jargon pétrolier la densité API est une classification des pétroles selon leur densité, définie par l’American Petrolium Institute. Le degré de densité varie de 0 à 101 et plus il est élevé, plus le pétrole est léger.
Selon les techniciens de Petrosen, le pétrole découvert au Sénégal est de qualité comparable à celui exploité dans le monde.
Les réserves de pétrole probables ou en place au Sénégal sont estimées à 2,5 milliards de barils tandis que les réserves prouvées sont de l’ordre de 250 millions de barils.
Concernant l’exploitation proprement dite, M. Faye a indiqué qu’il faudra au moins entre cinq et six ans avant la première production d’autant plus que des études d’ingénierie de deux à trois ans sont à faire. Ces études vont déterminer le montant des investissements pour l’exploitation du gisement.
Selon toujours M. Faye, la part de Petrosen peut aller jusqu’à 20% (contre 10% actuellement) en cas de production. Quant à celle de l’Etat sénégalais, il précise qu’elle est de 60% pour les gisements de petite dimension et 80% pour les gisements à la limite de la rentabilité.