« Je travaille sur quelque chose». La voix qui prononce ses mots dans un audio -non authentifié- qui circule dans les réseaux sociaux gambiens depuis ce vendredi 13 juillet a de quoi glacer le sang des Gambiens. Cette voix serait en effet celle de Yahya Jammeh. Depuis son exil en Guinée-Equatoriale, l’ancien président gambien arbitre les luttes intestines à l’APRC, son parti, au bord de l’implosion. Mais ce qui crée la psychose, c’est le vague projet de retour en Gambie de Yahya Jammeh annoncé dans le fichier audio.
De ce qui a semble-t-il fuité, la conversation dure à peine un peu plus de 8 minutes. Pendant ce temps, Yankuba Colley, le mobilisateur national de l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC), Fabakary Tombong Jatta, ancien président de la majorité parlementaire à l’Assemblée, discutent sur la plateforme Whatsapp avec… Yahya Jammeh !
Arbitre des luttes internes à l’APRC
Dans un mélange d’anglais et de langue diola, le sujet de ce «bavardage virtuel», les dissensions au sein de l’ancien parti au pouvoir, en crise de légitimité et bouté du Parlement. Dans l’enregistrement, la voix qui semble être celle de Yahya Jammeh arbitre les luttes intestines de succession à la tête du parti depuis l’exil forcé de leur mentor en Guinée Equatoriale.
mmeh songe à retourner en Gambie
Depuis la Guinée Equatoriale, Yahya Jammeh a-t-il seulement abandonné son projet de revenir en Gambie et même d’exercer à nouveau le pouvoir ? «I’ll be back, I’ll be back » («Je reviendrai, je reviendrai»), avait lancé Yahya Jammeh le 21 janvier 2017, au pied du Flacon 900 DX qui l’exfiltre vers la Guinée équatoriale.
Depuis cette fanfaronnade théâtrale, l’ancien président ronge son frein dans des activités agricoles au pays de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. L’hypothèse d’un retour -secret ?- de l’ancien homme fort n’est si insolite. Comme indice, il y a eu cette fuite d’informations sensibles livrées à Jammeh par sept officiers de l’armée gambienne, restés loyaux à l’enfant de Kanilai. Cela avait fait planer le spectre d’une infiltration de l’armée pour préparer le retour de leur ancien chef.
D’un autre côté, même si le pacte passé avec la CEDEAO quelques heures avant son départ stipulait que l’homme au boubou blanc devait se laver les mains des affaires internes gambiennes, l’affaire de son possible retour en Gambie n’avait pas été clairement tranchée. Les autorités gambiennes disposent du droit de ne pas laisser un avion transportant un passager nommé Jammeh atterrir sur leur sol. Mais ce sont peut-être les termes de ce document qualifié de communiqué final par la CEDEAO qu’il faut éclaircir. Sinon, le risque est grand de voir Jammeh troquer son boubou pour un treillis
(Source ; Latribune)