Après le verdict rendu par la Cour de Justice de la Cedeao qui qualifie d’arbitraire la détention du maire de Dakar Khalifa Sall , les organisations des Droits de l’Homme se sont joint à ce concert de réprobations pour demander à l’Etat de se plier à la décision de cette Juridiction sous-régionale. Pour Me Assane Dioma Ndiaye, la décision de la Cedeao s’impose à l’Etat du Sénégal.
A l’instar de l’affaire Karim Wade qui ne cesse de faire couler beaucoup d’eau sous les ponts, le dossier très controversé du maire de Dakar Khalifa Sall s’internationalisé. En effet après le verdict rendu par la Cour de Justice de la Cedeao qui qualifie d’arbitraire la détention de Khalifa Sall, le Forum du Justiciable est monté au créneau pour exiger de la Cour d’appel de casser son verdict sur l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar. « Le Forum du Justiciable invite la Cour d’appel, pour l’honneur et la crédibilité de la justice sénégalaise et du fait que la responsabilité de veiller au respect du droit à un procès équitable repose d’avantage sur les juges et le ministère public, à infirmer le jugement rendu en première instance, condamnant Khalifa à une peine de cinq ans et cinq millions d’amende pour faux et usage de faux et escroquerie portant des fonds publics. Et du côté du Président de la Ligue sénégalaise des Droits humains (LSDH), Alassane Dioma Ndiaye, la décision de la Cedeao s’impose à l’Etat du Sénégal du fait qu’il n’y a plus d souveraineté. « on est dans une situation extrêmement difficile. Où vous avez une décision rendue. Et où une juridiction internationale vous dit «vous n’avez pas respecté les droits de la défense. Dès lors la question qu’on se pose, quelle crédibilité aujourd’hui pour cette décision déjà rendue ? ».C’est dire que l’affaire Khalifa Sall est loin de connaitre son épilogue car depuis le prononcé de cette décision de la Cedeao, l’Etat du Sénégal se confond en extrapolations sur cette affaire. Mais si le Sénégal entend poursuivre la ratification de certains traités internationaux, l’Etat est tenu de respecter cette juridiction de la Cour de justice de la Cedeao. A contrario, ce serait dommage qu’un candidat à la prochaine présidentielle soit privé aussi trivialement de ses droits civiques.