« Après avoir rompu le dialogue politique et le consensus sur le processus électoral bâti depuis plus de 20 ans avec la participation de la société civile, de nos partenaires et amis traditionnels, et organisé l’un des scrutins les plus controversés de toute l’histoire de notre pays, Macky Sall appelle à un dialogue politique après avoir organisé une fraude sans précédent pour s’assurer une majorité à l’Assemblée Nationale », précise le Coordonnateur Général et Secrétaire Général National Adjoint du Parti Démocratique Sénégalais (PDS).
Tout en affirmant l’« attachement du PDS au dialogue et à la concertation, fondements d’une démocratie mature et apaisée », Oumar SARR « tient cependant à rappeler que sourd à toute forme de concertation, Macky Sall qui n’a jamais prêté oreille aux appels et préoccupations de l’opposition, a substitué un système autoritaire à nos traditions démocratiques de concertation et élevé l’intolérance et la brutalité en méthode de gouvernance ».
« Le recul démocratique, l’intolérance et les violences politiques marqués par les interdictions de toutes sortes, les arrestations arbitraires et l’emprisonnement sont les seules réponses données à l’opposition lorsqu’elle entend exercer les droits que la Constitution lui confère », assène le responsable libéral.
Dans un communiqué parvenu à PressAfrik, il rappelle également que « depuis plus de cinq (5) années, l’opposition qui a récusé l’actuel ministre de l’intérieur, ne cesse d’exiger la nomination d’une personnalité neutre et de consensus au ministère en charge des élections. Le sabotage lors du dernier scrutin législatif, sous-tendu par une volonté manifeste d’écarter plus de deux millions de citoyens pour s’assurer une improbable victoire constitue la preuve manifeste qu’il n’est pas possible d’être juge et partie et qu’il est impératif de désigner une personnalité consensuelle au ministère de l’intérieur ».
Pour l’opposant, « il n’est pas possible d’instaurer la confiance et se concerter sur les questions essentielles de notre démocratie sans au préalable ré-instaurer le consensus de toute la classe politique sur le processus démocratique, procéder à audit indépendant du fichier électoral sous supervision de l’Union Africaine, des Etats Unis et de l’Union Européenne de sorte que tous les sénégalais qui le désirent soient inscrits sur les listes électorales et entrent en possession de leurs cartes d’électeurs contenant des énonciations exactes ».
Dans ce sillage, le PDS réclame aussi la « (mise) en place d’un vrai organe indépendant de supervision et contrôle du processus électoral en lieu et place de la CENA qui a perdu toute crédibilité et qui est devenue un simple supplétif du gouvernement, en plus d’ « avoir un conseil constitutionnel capable de neutralité et dont au moins un ou deux membres seront désignés par le chef de l’opposition » et de « désigner à la tête de la Cour suprême des magistrats neutre, indépendante et d’une moralité irréprochable et qui ne sont pas le bras armé de l’instrumentalisation de la justice par le pouvoir politique de Macky Sall ».
« Il n’est pas possible d’instaurer la confiance et se concerter lorsque des pans entiers de notre justice sont soumis au pouvoir exécutif en totale violation du principe sacro-saint de la séparation des pouvoirs et lorsque des magistrats controversés, normalement à la retraite (Mamadou Badio Camara ou Henri Grégoire Diop) sont maintenus en activité pour services rendus ou à rendre. Il n’est pas possible d’instaurer la confiance et se concerter lorsque le gouvernement interdit pratiquement toutes les manifestations de l’opposition, harcèle ceux qui le gênent en les emprisonnant ou les exilant. Il n’est pas possible d’instaurer la confiance et se concerter lorsque le président de la république décide de ne pas appliquer la Constitution en refusant de définir le statut de l’opposition, ses droits ainsi que ceux de celui qui en est le chef », assène Oumar SARR.
Par BN