Réélu en faveur de la Présidentielle du 24 Février 2019.Le Président Macky Sall vient de boucler une année difficile de son second mandat. Acculé de toutes parts qu’il est. Les fronts ne manquent pas : revendications contre la hausse du prix de l’électricité, grèves cycliques dans le secteur de l’enseignement, renchérissement du cout de la vie, polémique sur le troisième mandat, querelles entre responsables de l’APR, le parti Présidentiel. Comble de malheur, le coronavirus vient s’ajouter aux problèmes du régime en place. Cependant, le Covid-19 parait à bien des égards comme une aubaine pour le Président Macky Sall. La communication autour de l’annonce du 1er cas testé positif sur le sol Sénégalais ne serait pas fortuite.
Le Président de la République Macky Sall n’a certainement pas eu le temps de respirer après sa réélection le 24 février 2019 .En effet ses compatriotes ne lui ont pas accordé une période de grâce. Tant les revendications sont nombreuses. Le prix de l’électricité est en hausse à partir du 1er décembre 2019.Des mouvements de la société civile réunis autour du Collectif Noo Lank organisent régulièrement des manifestations dans les rues de Dakar pour l’annulation de cette mesure. Le Collectif ne cesse de drainer du monde. Les syndicats d’enseignants les plus représentatifs regroupés autour du G7, dressent des plans d’action depuis le début de l’année scolaire. Ils exigent l’application des accords signés avec le gouvernement. Le front social s’élargit avec la flambée des prix des produits de première nécessité. La gestion des affaires publiques n’est un long fleuve tranquille. Gêné aux entournures Le Président de l’Apr pourrait faire sienne cette maxime : épargner-moi de mes amis…mes ennemis je m’en charge. Le Président Sall ne bénéficie pas de l’aide de ses partisans. Alors qu’il dit le 31 décembre 2019, que l’heure n’est pas encore venue dire si oui non, il sera candidat. Ses collaborateurs Mohammed Dionne et Mbaye Ndiaye relancent la polémique sur le troisième mandat. Les querelles de hauts responsables du parti Présidentiel qui sont passées de fleurets mouchetés à une bataille ouverte ne facilitent pas à sa tranquillité. C’est dans ce contexte que survient dans notre pays le coronavirus pour sauver un Président en difficulté. Macky Sall s’y arcboute comme une bouée de sauvetage. Il faut communiquer. Attirer l’attention de tout le monde. Le lundi 02 mars 2020, le Président Sall lance l’offensive. Il profite de la cérémonie de levée des couleurs pour déclarer : notre pays n’est plus à l’abri du coronavirus, je vais présider à 10 h une réunion sur la question, des mesures importantes seront prises. Une enveloppe d’1 milliard 440 millions est annoncée contre la riposte. A la fin de la rencontre, le premier cas de coronavirus détecté positif est annoncé. C’est Abdoulaye Diouf Sarr ministre de la santé qui livre les détails. Pourtant, le cas était connu la veille dimanche. Cette mise-en scène, cette communication savamment orchestrée ou tout est mini métré comme sur du papier à musique vise à montrer que la maladie est là. Elle est grave. C’est une menace mondiale, une question de vie ou de mort. Par conséquent aucun autre débat ne mérite d’être entretenu. L’on évoque la cohésion nationale, suggère de faire bloc derrière Macky Sall,lui laisser une bonne marche de manœuvre. L’opposition si elle existe encore dans ce pays, ne pourrait certainement pas critiquer sur la gestion du Coronavirus. Au risque d’être qualifiée d’antipatriote. Le PDS de Me Wade, suspend ses activités jusqu’au 20 mars pour éviter la propagation du Covid-19.Comme pour désamorcer une autre bombe, Guy Marius Sagna est libéré après trois de détention.Le Coronavirus est assurément une véritable aubaine pour le Président de la République, qui a réussi à imposer son ordre du jour pour ne pas dire son agenda. Il tient les rênes. C’est une question de vie ou de mort face au covid -19 !