La grâce de Khalifa Sall continue de susciter moult commentaires en raison des circonstances dans les quelles elle a été doctement peaufinée. Car, tout est allé si vite au point que les Sénégalais ont fini par comprendre que la politique est à hauteur d’homme. Macky dépose Wade chez lui et ce dernier lui souffla en catimini : faites-le. Et la double grâce eut lieu comme Dieu a crée l’univers : Soit. Khalifa huma l’air ainsi que ses acolytes. De la grâce de Wade, la grâce du temple de Thémis acheva le chantier. Quand tout y devient sans que rien y soit, les Sénégalais se retrouvent groggy.
L’adage selon lequel en politique, il ne s’agit pas entre le bien le mal mais entre le préférable et le détestable sied bien à notre piste de réflexion. Raymond Aron a vu juste puisque tout est à hauteur d’homme en politique. Et c’est dans la furie des hommes politiques qu’interviennent les guides religieux pour calmer les ardeurs et ramener tout le monde à la raison. Serigne Mountakha Bassirou Mbacké n’aurait point dérogé à la règle quant à l’inauguration de Massalikul Jinane, il prêche sur ce pourquoi les hommes politiques se déchirent dans le hic et le nunc. Ainsi, par la grâce de Serigne Touba Khadimou Rassoul, Massalikul Jinane a illuminé en un temps record le cœur de ceux qui se vouaient jusque -là aux gémonies. Tout est allé si vite que les Sénégalais croyaient rêver devant ces deux présidents de la République à bord d’un véhicule présidentiel escorté. Et Wade enclencha la grâce en ces termes : libérez Khalifa Sall devant un Macky consentant. Le jeu en valait bien la chandelle des retrouvailles historiques entre deux anciens collaborateurs que le virus de la politique avait piqués au mauvais moment : trahison. Mais passée cette « pluie »,le beau temps a eu raison de tous. Et la grâce du Temple de Thémis tomba comme une mangue mûre qui n’attendait qu’à être cueillie. En arrière-plan, l’affaire Karim Wade qui tend à être dépoussiérée. Mais c’est Khalifa qui s’en est remis avec comme sacerdoce, pointer à nouveau ses ambitions présidentialistes. La double face d’une grâce bénie par Serigne Touba, et enclenchée sur les « chemins du paradis ».C’est assurément la victoire du spirituel sur le temporel. Mais en politique, tout est à hauteur d’homme. L’otage qui s’ignore, c’est bien le peuple sénégalais.