Le journaliste et consultant sénégalais, Adams Gaye, a, par le biais de ses conseils, saisi les chefs d’États et de gouvernement de la CEDEAO. Il a demandé à ses avocats « d’engager des poursuites judiciaires contre l’Etat du Sénégal devant les instances internationales pour obtenir sa libération ».
En notre qualité de conseils d’Adama GAYE, qui, nous le rappelons, a été le premier directeur de la communication de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), nous souhaitons attirer votre attention sur la situation de ce dernier, qui se trouve actuellement à son 47e jour de détention, que nous jugeons injustifiée, à la Maison d’arrêt de Rebeuss (Dakar).
Alors qu’un sommet de la CEDEAO s’ouvre ce samedi 14 septembre 2019 à Ouagadougou et qu’une des pierres angulaires de cette instance est la défense des droits de l’Homme, nous ne pouvons que souligner le caractère paradoxal de la détention d’Adama GAYE au sein d’un Etat membre, sur le simple fondement d’opinions politiques déclarées sur un réseau social.
En 1992, quand un vent de démocratisation a soufflé sur l’Afrique, et qu’Adama Gaye exerçait à la CEDEAO, cette institution avait adopté une déclaration de principes politiques pour les Etats.
S’en est suivi une tendance forte d’un monde baigné par une explosion des libertés. Ce qui n’avait pas peu déteint, en bien, sur l’image de notre institution régionale, avec une volonté d’intégration régionale se faisant par les peuples et pour les peuples.
Vint-sept ans plus tard, force est de constater un assombrissement du tableau des libertés.
Le cas d’Adama Gaye, que nous considérons comme détenu politique et retenu parmi les détenus de droit commun, en est la parfaite illustration.
En effet, privé de sa liberté d’expression et d’opinion, Adama GAYE s’est vu réduit à recourir à une ultime arme pour faire entendre ses droits, celle de la grève de la faim qu’il a entamée le 9 septembre 2019. Une grève suspendue aujourd’hui en raison de sa santé fragile d’après un avis médical, et sur demande de sa famille, de ses conseils et de l’ancien Président du Sénégal Monsieur Abdoulaye Wade.
Adama Gaye entend reprendre cette grève de la faim si sa situation judiciaire n’évolue pas favorablement. Il refuse ainsi de renoncer à ses droits fondamentaux et à l’idée d’une démocratie solide pour le Sénégal.
Adama Gaye reste plus que jamais déterminé à se battre pour faire triompher son combat pour la bonne gouvernance et la transparence dans la gestion des affaires publiques.
Enfin, Adama Gaye nous a demandé d’engager des poursuites judiciaires contre l’Etat du Sénégal devant les instances internationales, pour faire obtenir sa libération pour manquement avéré à ses obligations, en vertu des traités internationaux de droits de l’Homme.
Fait à Dakar le 13 septembre 2019.
Le collectif des avocats d’Adama Gaye