Oui ! Les dernières décisions d’Abdoulaye Wade, fondateur du Pds consistant à remanier profondément le Secrétariat exécutif national (Sen) de sa formation politique au profit exclusif de son fils, Karim sont vigoureusement contestées. En tout cas c’est ce qui se dessine. Le remaniement de Wade accepté par son fils, est rejeté par des responsables, qui ne sont personnes d’autres que des lieutenants de Wade. C’est-à-dire, ceux qui lui sont restés fidèles après la perte du pouvoir en 2012. Et si le coup d’Etat rampant en gestation réussisse, il ne lui restera qu’un parti sans «âme».
Car, Oumar Sarr, Babacar Gaye, Aziz Diop, secrétaire national de la fédération des cadres libéraux sont des responsables qui ont démontré leur encrage sans faille aux valeurs du libéralisme derrière Wade.
«Coup d’Etat rampant» ?
Cela a été théorisé par Mamoune Saleh. Aujourd’hui, un coup d’Etat prend forme au Pds. Car, ces derniers jours, après avoir rendu à Wade ses postes, Ma Amadou Sall, Babacar Gaye qui disent restés au Pds, n’ont pas pour autant croisés les bras.
Avec Oumar Sarr évincé de son poste de n°2 du Pds, ils se sont retrouvés pour d’une seule voix dire non à Wade et à son fils qu’ils accusent de vouloir faire du Pds, une affaire familiale. Bref, ils sont dans les starting-blocks pour contrecarrer ce qu’ils qualifient de «forfaiture. Ni plus, ni moins», avec comme seule finalité donner la gestion du Pds à Karim Wade sur un plateau d’argent.
Le Sg de la Fédération des cadres libéraux se rebelle aussi…
Les choses prennent des proportions inquiétantes qui, si rien n’est fait par Wade, risque de faire voler en éclat une bonne fois pour toutes le Pds. Ce, après le départ mouvementé de Me Madické Niang.
Abdoul Aziz Diop refuser également de cautionner la nouvelle voie prise par le patron du Pds. Dans une lettre de démission adressée à Wade, le député et Secrétaire général de la Fédération nationale des cadres libéraux (FNCL) à d’abord dénoncer le fait d’apprendre, par voie de presse, le dernier réaménagement du Secrétariat national du parti, avant de porter l’estocade. Un fossé se creuse davantage entre Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds) et ses plus proches collaborateurs.
La cassure est causée par le remaniement avec la mise en place d’une nouvelle équipe de gestion, visiblement centrée de façon plus prononcée que jamais, autour du fils exilé, Karim Meissa Wade. Tout en précisant, comme Babacar Gaye avant lui, qu’il gardait ses fonctions et charges au niveau local (Abdou Aziz Diop est Secrétaire général de la Section Communale de Richard- Toll). Ce dernier claque la porte du secrétariat mis en place après avoir brocardé ce qu’il considère comme une décision du père au nom du fils.
Toute chose qui montre que le Pds, est dans les eaux troubles pour les beaux yeux de Karim Wade.
Tout compte fait, si Wade veut que le Pds lui survive, et que le coup d’Etat rampant capote, il n’a qu’à dissoudre le «nouveau gouvernement» mis en place, en attendant le congrès du parti. Au cours de cette instance, le Pds pourra librement choisir ses hommes et femmes sans parachutage aucune.