Plusieurs paramètres démontrent à suffisance l’incapacité de la Justice Sénégalaise à éclairer la lanterne de nos compatriotes sur l’affaire BBC-Aliou Sall. D’abord sur le plan national, les suspicions l’emportent sur les pistes devant être privilégiées. Et au niveau de Londres, il faut une commission rogatoire internationale pour enquêter sur l’affaire. Deux zones d’ombres qui constituent de sérieux obstacles au régime pour venir à bout de cette présumée nébuleuse.
Enquêter sur l’affaire BBC-Aliou ne serait guère aisé car cela suppose d’abord une réelle volonté politique de la part du pouvoir et une réelle détermination de la Justice pour convoquer tous ceux qui ont été cités dans cette affaire et qui se trouvent dans le pays. S’y ajoute les éléments à charge et à décharge qui doivent être réassemblés à partir des auditions sous la supervision d’un juge d’instruction. Mais quand le procureur de la République fait un appel à témoin et demande à ce que les « expertes du pétrole » qui n’ont de cesse d’épiloguer sur l’affaire, se rendent à la Division des Investigations criminelles (DIC) pour livrer ce qu’ils savent ;cela dénote les premières limites d’une enquête qui devrait démarrer comme celle commise avec l’affaire Karim Wade et/ou Khalifa Sall. Deuxièmement, une enquête au niveau de Londres n’est pas évidente même s’il y a possibilité d’user d’une commission rogatoire internationale. Non seulement les législations des deux pays sont différentes mais aussi et surtout, les Anglais n’accepteraient jamais que leur citoyen soit frappé d’un mandat d’arrêt international ou soit soumis à une enquête d’un pays tiers comme le Sénégal. Et Franck-Timis également ne peut être soumis à une telle rigueur aux fins d’enquête. Du coup, la question est de se demander sur quoi la Justice Sénégalaise va-t-elle s’appuyer pour mener une enquête qui puisse apporter toute la lumière sur cette nébuleuse transnationale. C’est au regard de toutes ses limites avérées que les sénégalais perdent quotidiennement tout espoir de voir toute la vérité éclater sur cette affaire qui mettrait en jeu 6000 milliards de FCFA supposés découler des contrats pétroliers entre Franck Timis et l’Etat du Sénégal.