En précampagne pour un troisième mandat, le Président guinéen travaille son image en multipliant ses missions de bons offices au sein du continent africain.
Plus d’un an après avoir quitté la présidence tournante de l’Union africaine (UA), Alpha Condé continue de jouer les médiateurs dans des crises opposant ses homologues africains à leurs adversaires. Après avoir vainement tenté d’aider les protagonistes de la crise togolaise née en 2016, le chef de l’Etat guinéen a réussi in extremis à étouffer un affrontement entre Macky Sall et son prédécesseur Abdoulaye Wade à la veille de l’élection présidentielle du 24 février, à Dakar. Transporté par avion spécial à Conakry, où il a été reçu avec les honneurs, l’ancien chef de l’Etat sénégalais s’est entretenu au téléphone depuis le bureau de son hôte guinéen avec plusieurs leaders d’Afrique de l’Ouest et centrale l’invitant à la modération.Dans la foulée de cette intervention, Alpha Condé a reçu mi-mars, au palais de la Sékhoutouréya, l’ancien chef de la Ligue de la jeunesse de l’African national Congress (ANC) Julius malema, aujourd’hui leader de la troisième force parlementaire d’Afrique du Sud, l’Economic Freedom Fighters (EFF). Selon les informations de La Lettre du Continent, le président guinéen a fortement recommandé à « Juju » – surnom de Malema – de modérer ses attaques contre le président sud-africain, Cyril ramaphosa.Ancien leader de la défunte FEAnF (Fédération des étudiants d’Afrique noire en France) dans les années 60, Alpha Condé est également intervenu, ces dernières semaines, pour « réconcilier » son homologue burkinabè Roch marc Christian Kaboré avec son principal opposant Zéphirin diabré, chef de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), en marge d’un récent séjour de ce dernier à Conakry.
