Banni hier aujourd’hui adulé, c’est ce qu’on est tenté de dire des relations jusque là exécrables entre le Président Macky et le leader de Pastef, Ousmane Sonko. Pour le statut de chef de l’opposition, le Chef de l’Etat préfère Sonko à Idrissa Seck. Comme si le statut relève moins des résultats de la présidentielle que des humeurs du Premier sénégalais.
Désormais, Idrissa Seck devrait se rendre à l’évidence que le camp du pouvoir le fuit comme de la peste. Mieux, le Macky ne serait plus à l’aise depuis que le leader de Rewmi a jeté l’opprobre sur les résultats du scrutin présidentiel en tenant le Président Macky responsable de tout ce qui arriverait. Un casus belli mal reçu par la majorité et qui est renforcé par le silence de cimetière d’Idrissa Seck. En l’espèce, c’est une sorte de paranoïa qui habite désormais le camp du pouvoir car beaucoup de zones d’ombres entourent les résultats du scrutin présidentiel. Et ce qui ne s’est pas dit est beaucoup plus visible que ce qui s’est dit dans cette affaire. Ousmane Sonko qui était avant la présidentielle, l’homme politique à abattre par tous les moyens, est soudain devenu plus proche que jamais au Macky en termes de sympathie ou de stratégies de diversion. En tous les cas, Macky préfère Sonko à Idy pour le statut de chef de l’opposition. S’il est vrai que le Président de la République peut avoir toutes les intentions du monde en jetant son dévolu sur Sonko mais le Chef de l’opposition devrait dans les normes revenir à celui qui vient après le vainqueur de la présidentielle. Ce qui veut dire qu’Idrissa Seck est incontournable pour ce statut .Et toute manœuvre tendant à l’attribuer à Ousmane Sonko procède d’une stratégie de liquidation d’un adversaire politique trop redouté. Dès lors, on peut s’attendre à ce que le dossier très controversé des 94 milliards soit enterré au profit de cette nouvelle donne. Nous sommes au Sénégal et il est bon de le rappeler.