La Chambre criminelle de la Cour suprême va se pencher sur l’affaire Khalifa Sall, ce jeudi 20 décembre. A cet effet, la Coalition Taxawu Sénégal Akk Khalifa Sall, qui était en conférence de presse cet après-midi, estime que la convocation de l’ex-maire de Dakar à la Cour suprême est un moyen de l’éliminer de la présidentielle de 2019.
« C’est étonnant, Khalifa Sall va aller répondre à la Cour suprême, alors que lui-même avait déjà saisie la Cour suprême, il y a trois ans, aux fins de faire annuler le décret sous l’entente Kadak Car. Aujourd’hui, vous avez des centaines et des centaines de milliers de dossiers qui sont en souffrance au niveau de la Cour suprême et il n’y a que le dossier de Khalifa Sall qui est mis sur la table. Cette accélération du dossier à laquelle on a assisté en première instance et en appel, continue aujourd’hui au niveau de la Cour suprême du Sénégal », déclare Moussa Tine, porte-parole de Taxawu Sénégal Akk Khalifa Sall.D’après lui, la situation n’est pas une question judiciaire, mais plutôt une question strictement politique. « Cette histoire ne nous a pas surpris, mais elle est aussi étonnante. Nous devons tous préserver la magistrature de notre pays. Mais la magistrature aussi, au terme de la Constitution, a le devoir de nous protéger dans nos libertés. Nous ne pouvons pas être d’accord que la magistrature de notre pays accepte de jouer le rôle tel qu’elle devienne le premier tour de l’élection présidentielle dans notre pays. La question n’est pas une question judiciaire, mais plutôt une question strictement politique. Ce n’est pas aux magistrats d’éliminer les candidats », a dit le président de l’Alliance démocratique Pencoo. Pour sa part, Babacar Thioye avance que l’enjeu de l’audience de la Cour suprême ne se situe pas sur la recevabilité de la candidature de Khalifa Sall, mais plutôt sur le respect de l’Etat de droit et le respect des droits de Khalifa Sall : « Contrairement à ce que l’on veut vous faire croire, l’enjeu de l’audience de la Cour suprême de demain ne se situe pas sur la recevabilité de la candidature de Khalifa Sall. Le véritable enjeu, c’est le respect de l’Etat de droit et le respect des droits de Khalifa Sall. La particularité d’une Cour suprême, c’est qu’elle ne juge pas des faits comme les juridictions inférieures, elle doit s’assurer que les décisions antérieures rendues par le tribunal correctionnel et par la Cour d’appel sont conformes aux droits et, dans cet espèce, ces décisions sont conformes à la fois au Code pénal, au Code de procédure pénale, mais également aux instruments juridiques internationaux que notre pays a signés et ratifiés. Cela est important à retenir », a-t-il précisé.