Amadou Ba ne s’inquiète nullement de la tension budgétaire soulevée par le représentant du Fonds monétaire internationale (FMI). Le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan qui présidait ce mardi 13 novembre la Revue annuelle conjointe de coopération entre le Sénégal et la Banque mondiale, en a profité pour assurer que cette tension est «voulue et même souhaitée» par le Sénégal.
«Lorsqu’on décide de gérer comme le souhaite le président de la République, dans la rigueur et la transparence, on fait face forcément à des difficultés dans certaines structures.» Ces propos sont du ministre de l’Economie des Finances et du plan qui revenait ce mardi, sur les problèmes de trésorerie et la tension budgétaire qui prévalent actuellement au Sénégal.
Amadou Ba d’expliquer que l’Etat du Sénégal a délibérément opté pour cette situation face à certains défis qu’il se devait de relever, lesquels demandent des sacrifices qui ne peuvent pas ne pas influer sur la trésorerie.
Il indique que, face à la menace de hausse des prix du carburant et de tout ce qui est produits pétroliers qui représentent 20% des recettes de l’Etat, ce dernier a décidé d’injecter de l’argent pour stabiliser les prix en lieu et place de bloquer les prix «comme l’a voulu le président de la République » , ce qui découle forcément sur des tensions budgétaires.
M. Ba d’ajouter : «rien que pour cette année, nous avons mis à la disposition de la Senelec pas moins de 70 milliards de francs Cfa, une reconnaissance de dette de près de 125 milliards de francs Cfa. Ce sont autant de ressources qui sont prélevées dans d’autres secteurs. C’est cela la vérité.»
A l’en croire, le gouvernement se devait de choisir, face à cette situation, «d’augmenter les prix et ce sont les Sénégalais les plus faibles qui vont souffrir, ou on sert, mais le temps d’ajuster tout.»
Mais, reconnait-il «on se retrouve avec quelques difficultés qui sont passagères. Ce sont des difficultés voulues, souhaitées par le gouvernement du fait de la politique sociale menée actuellement par le gouvernement. »
Sur sa lancée, l’argentier de l’Etat révèle que si le Sénégal avait répercuté les augmentations au niveau international sur les prix, le carburant aurait connu une hausse au moins de 110 à 125 francs Cfa.