En marge de la conférence sur l’investissement en Afrique organisé à Berlin ce mardi 30 octobre, le Chef de l’Etat Macky Sall s’est prêté aux questions d’un journal en ligne,dw.com. Occasion qui lui aura permis de se magnifier en démocrate avec des opposants en prison et pour la plupart écartés de la prochaine présidentielle. Un vrai cas d’école en Afrique au Sud du Sahara.
Nos confrères de dw.com n’ont pas été tendres avec le Chef de l’Etat Macky Sall à qui ils ont réservé la part belle en lui indiquant qu’à quatre mois de l’élection présidentielle, certains opposants sont en prison et risquent d’être écartés de la prochaine présidentielle. A cette question tout aussi gênante, le Président Macky n’a opposé aucune esquive. « Mais les ennuis judiciaires existent dans tous les pays du monde que ce soit en Allemagne, en France, aux Etats-Unis ! Mais vous répondez devant la justice. Pourquoi voulez-vous lorsqu’il s’agit de l’Afrique, qu’on en fasse un problème ? En France, on a vu des candidats à l’élection présidentielle et en pleine campagne ils ont été mis en examen. Est-ce qu’on a pour autant parlé de la démocratie française ou de la justice française ? Pourquoi voulez-vous, chaque fois qu’il s’agit de l’Afrique qu’on veuille en faire une exception ? La justice, elle est là pour tout le monde ! », s’offusque-t-il. Mais ce qui étonne plus d’un dans cette tentative d’explication du Président Sall, c’est que bon nombre de ses proches auraient commis des malversations financières pires que celles des opposants présentement emprisonnés, et qui sont protégés sous son aisselle. Seulement le Chef de l’Etat préfère justifier sa posture de démocrate par l’exigence des partenaires extérieurs qui selon lui, en font un critère important. Loin de prêcher pour un tiers mais des zones d’ombre persistent toujours dans la supposée démocratie Sénégalaise. Karim est exilé et son inscription sur les listes électorales a été annulée pour des raisons inavouées. Khalifa le maire de Dakar révoqué et candidat déclaré à la présidentielle est toujours maintenu en prison. Et le parrainage est parti pour imprimer ses marques à une élection majeure où seul le candidat sortant a la prééminence de se choisir doctement ses ou son challenger(s). Mais malgré tous ces avatars qui minent la posture du Président Sall, à Berlin, il annonce mains sur le cœur qu’il est un Démocrate. A charge aux Sénégalais d’en juger, eux pour qui, le Président de la République est élu.