Manque de moyens financiers et humains, dédain des ministres, le rôle de parlementaire n’est décidemment pas de tout repos. Selon le Président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale, les représentants du Peuple sont victimes d’un « antiparlementarisme ambiant » qui plombe leurs efforts.
Au Sénégal, la quasi-totalité des lois adoptées par le Parlement l’ont été sur proposition du gouvernement. Selon le président de la Commission des lois, de la décentralisation ,du travail et des droits de humains, Seydou Diouf ,le manque d’initiatives des députés et le résultat du manque de moyens humains qui les empêche d’exécuter leur mission. Face à des attachés parlementaires en séminaire de renforcement de capacités hier, le député de la majorité n’a pas mâché ses mots pour dénoncer les maux de l’institution. « L’Assemblée nationale a des pouvoirs, mais on ne lui donne pas la plénitude des moyens, particulièrement humains, pour exercer ses pouvoirs. Quand un ministre vient à l’Assemblée, il a trente experts autour de lui. Le député qui le confronte est désespérément seul. A la limite, c’est un seul assistant parlementaire qui est dans la salle pour tous les députés », dénonce M.Diouf. Pour ce dernier, « l’antiparlementarisme ambiant » est de mise au sein de l’hémicycle. Il ajoute que l’Assemblée nationale doit avoir les moyens de recruter du personnel expert, aider le député à avoir une expertise à ses côtés pour comprendre les enjeux. (…).