Parfois, l’on est tenté de se demander dans quel pays l’on est. Sinon comment comprendre que depuis le déclenchement de l’affaire des 29 milliards du Prodac, les proches du ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang ont accusé l’argentier de l’Etat de tous les noms d’oiseau. Entre temps, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts d’une affaire dont l’onde de choc du coté de l’opposition ne s’est pas encore amortie. Mais ironie du sort, Amadou Bâ soudain assagi, dit solidariser avec Mame Mbaye Niang.
Le débat d’orientation budgétaire marquant la clôture de la session ordinaire unique de l’Assemblée nationale a été le moment choisi par les députés de l’opposition pour interpeller le ministre des Finances sur ce qu’ils appellent le « Prodac gate », renseigne Seneweb. Nos sources nous informent que dans un premier temps, Amadou Bâ n’a pas voulu en parler du fait de sa position de « haut fonctionnaire, un grand commis de l’Etat ». Avant de déclarer que ce « projet dans la pratique ne souffre pas de difficultés comme on le pense. J’ai aussi l’obligation de solidarité. C’est le ministre qui a pris l’initiative de nous saisir lorsqu’il a senti des difficultés. C’est une mission qu’on peut confier au ministère des Finances ou à la Présidence. Il y a eu une fuite sur le rapport provisoire, ça existe dans tous les Etats. C’est aussi vieux que le monde. Il est possible qu’il y ait des manquements au ministère des Finances, mais à la date d’aujourd’hui, les informations laissent penser que ce n’est pas au ministère des Finances. Le collègue a toute ma solidarité en tant que ministre ». C’est dire qu’on a l’impression que l’argentier de l’Etat a dû revoir sa copie car le tollé soulevé par cette affaire n’est pas pour rendre politiquement service au Macky, et par ricochet, les droits de l’hommiste et l’opposition demandent à l’Etat de diligenter tous les dossiers judiciaires qui épingleraient des proches du chef de l’Etat. L’on comprend dès lors qu’il y a eu revirement à 190° du ministre des Finances pour des raisons éminemment stratégiques. En vérité quand Amadou dit être obligé de solidariser avec son collègue ministre, Mame Mbaye Niang, cela renseigne déjà de la gravité de l’affaire dont l’élément déclencheur proviendrait de son département.