Au lendemain de la mort de leur camarade Mohamed Fallou Sène, bon nombre des étudiants de l’Université Gaston Berger avaient plié bagages et retourné auprès de leurs familles à cause de la tension qui régnait dans le campus.
Un peu plus de deux semaines après, alors que leurs camarades de Dakar ont décidé de suspendre leur mot d’ordre de grève et de rejoindre les amphis (après une audience avec le chef de l’Etat, qui a augmenté les bourses et diminué les prix des tickets de restauration), les étudiants sont de retour à Sanar. Seulement, ils sont revenus, non pour rejoindre les amphithéâtres, mais pour réclamer justice pour leur camarade tué le 15 mai 2018 lors d’affrontements avec les gendarmes à l’intérieur du campus.
Ils comptent se ranger derrière la Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl) pour obtenir des autorités que les coupables du meurtre de Fallou Sène soient punis. « C’est pas la Coordination qui est en grève, mais c’est l’ensemble des étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis qui est en grève. Non pas pour punir le coupable, mais punir les coupables », a expliqué l’un d’entre les « revenants » sur les ondes de la Rfm.
Un autre de ses camarades de renchérir pour tirer le chapeau aux responsables de ladite coordination. « Je soutiens grandiosement la Coordination des étudiants de Saint-Louis. C’est une structure responsable. Depuis qu’ils sont là, ils oeuvrent pour l’intérêt de tous les étudiants », dit-il avant d’ajouter : « il ne faut pas que les choses restent impunies, de Balla Gaye (ndlr : étudiant tué à l’Ucad en 2001 lors d’affrontements avec les forces de l’ordre) à Bassirou Faye (ndlr : étudiant tué à l’Ucad en 2014 dans les mêmes circonstances que Balla Gaye) jusqu’à Fallou Sène. Il va falloir que le fautif soit jugé et sanctionné ».
Cependant, un comité composé d’anciens délégués d’étudiants, a été mis sur pied pour entamer une médiation entre la Cesl et les autorités universitaires.