La démission du juge Ibrahima Dème est partie pour alimenter les débats les plus fous sur l’indépendance de la justice sénégalaise. Dans une lettre publiée par nos confrères de WalfQuotidien, le magistrat indique qu’il a démissionné d’une magistrature qui a démissionné. Et à trois jours du verdict du maire de Dakar, les sénégalais se posent d’avantage de questionnements sur la fiabilité de notre justice.
Khalifa a été placé sous mandat de dépôt depuis plus d’un an relativement à l’affaire dite de la caisse d’avance de sa municipalité. On lui aurait reproché d’avoir détourné 800 millions de nos pauvres francs. Ainsi après un procès qui aura duré 17 jours, c’est ce jeudi 30 mars qu’il sera édifié sur son sort. Et comme l’occasion fait le larron, la démission impromptue du juge Ibrahima Dème de la magistrature renseignant du climat délétère qui règne au sein du temple de Thémis, braque désormais tous les esprits sur le prochain verdict du maire de la capitale. S’agissant d’une corrélation à établir entre ces deux événements, la pêche serait bonne car c’est un juge qui a d’abord démissionné du Conseil supérieur de la magistrature (Csm) qui s’est encore livré au même rituel pour quitter son corps de métier. A l’origine de cet acte courageux, le manque de crédibilité et d’autorité qu’il aurait constaté sur la Justice de son pays à la solde d’un Exécutif aux abois. Pour Monsieur Dème, le naufrage de la Justice relève du manquement du Président de la République à son obligation Constitutionnelle de garantir l’indépendance de cette institution, ainsi que la responsabilité d’une importante partie de la hiérarchie judiciaire. Ce concours de circonstances démontre à suffisance que Khalifa serait bel et bien donc tombé dans un guet apens que les « conspirateurs de la Justice » épinglés par Dème ont décidé d’abattre politiquement.