Après les élections législatives qui ont été mal organisées en raison de plusieurs vices de forme, les autorités se sont résolues à procéder à une rationalisation de l’espace politique national en limitant le nombre de candidats pour la prochaine présidentielle. Mais quand on sait que ces deux élections n’ont rien de commun, l’on comprend dès lors que le système de parrainage n’est qu’une boite à pandores dont se sert le Président Macky pour damer le pion à ses adversaires en 2019.
Comparaison n’est pas raison, a-t-on l’habitude d’entendre dire. Les élections législatives dernières font partie des élections les plus mal organisées dans l’histoire politique du Sénégal. Non seulement des millions de sénégalais n’ont pas pu bénéficier de leurs cartes d’électeurs mais aussi, sur le plan organisationnel, tout a été chamboulé au profit des tenants du pouvoir. Certes il y a eu une pléthore de listes qui ont rendu le vote très difficile tant pour les sénégalais que pour les préposés aux bureaux de vote mais, ceci ne saurait être un prétexte majeur pour instaurer le système de parrainage qui limite le nombre de candidats pour la prochaine présidentielle. Il est clair que les dispositions qui président à cette donnée sélective des postulants à la présidentielle ne reflètent ni la légitimité populaire en tant que telle, encore moins la cartographie électoraliste du pays. De surcroît l’avance dont l’actuel Président de la République bénéficie de cette trouvaille s’explique de façon aisée. Il a les pleins pouvoirs et peut à tout moment user de ses moyens régaliens pour mieux asseoir sa légitimité. Et les moyens financiers ne lui manquent pas pour requinquer son parti l’Apr faisant office de locomotive de Benno Bokk Yaakar. Ainsi au moment où tous les autres candidats restent assujettis à des critères draconiens avec lesquels ils se débattent pour se présenter, le Président Macky lui, passe à autre chose. Ne serait-ce que cette avance dont il bénéficie démontre à suffisance que les règles du jeu démocratique sont faussées dès le départ. Gageons que l’opposition parviendra à le convaincre de la nécessité de mettre fin à ce système de restriction qui ne milite pas en faveur d’un Sénégal stable et d’une élection présidentielle transparente et viable.