Le Niger a décidé d’interdire à ses ministres et députés de se faire soigner à l’étranger, sauf absolue nécessité, afin de réduire les coûts de santé de ces personnalités, a indiqué mardi le ministre de la Santé.
“Dorénavant les ministres, les députés et toute autre personnalité vont se faire soigner aux frais de l’Etat à l’hôpital général de référence de Niamey”, un complexe hospitalier construit par la Chine, a affirmé le ministre de la Santé Idi Illiassou à la télévision publique.
Cette décision prise lors d’un conseil des ministres le 16 mars, vise à “réduire de manière significative” les coûts des évacuations sanitaires, généralement vers le Maroc, la Tunisie et la France. Selon les chiffres avancés par le ministre, les coûts de ces évacuations ont été “multipliés par dix entre 2010 à 2017”, de 800 millions FCFA (1,2 million d’euros) en 2010 à 10 milliards en 2017 (15 millions d’euros).
L’hôpital de Niamey “dispose d’un personnel hautement qualifié et d’un plateau technique de pointe”, a assuré le ministre.
Les patients visés par la mesure peuvent se faire soigner à l’étranger “à leurs propres frais”, a-t-il souligné.
Pour s’assurer d’une meilleure application de la nouvelle mesure, les responsables de l’hôpital de référence donneront leur “avis préalable” sur “tout dossier médical” avant une évacuation à l’étranger, a expliqué le ministre.
Inauguré en août 2017 par le président nigérien Mahamadou Issoufou, l’hôpital de référence de Niamey a une capacité de 500 lits et a coûté plus de 45 milliards de francs CFA (68 millions d’euros). Des médecins chinois, turcs et cubains y travaillent.
Au Niger, pays aride, plus des deux-tiers des 20 millions d’habitants vivent avec moins d’un dollar par jour et sont dans l’impossibilité de s’offrir des soins adéquats.