L’histoire politique du Sénégal est jalonnée de feuilletons politico-judiciaires qui ont toujours mis aux prises un pouvoir supposé fort face à une opposition qualifiée parfois de fébrile. Ce qui fait que de manière protocolaire, le jeu politique se retrouve expressément au-dessus du jeu démocratique. Idy apparait aujourd’hui comme le régulateur de Macky à défaut de Khalifa et Karim.
Karim Wade et Khalifa Sall font en effet partie de ces jeunes leaders politiques de notre pays aux ambitions nobles. Car leur seul tort selon certaines indiscrétions, serait d’avoir osé lorgner le fauteuil présidentiel. Un crime de lèse-majesté supposé impardonnable pour les tenants du pouvoir et qui se retourne le plus souvent en feuilletons politico-judiciaires dument menés au nom de la démocratie non pas au sens diachronique du terme mais plutôt au sens hybride du concept. Il est clair que le jeu politique commande virtuellement le jeu démocratique en ce sens que le Président de la République est aussi chef de parti. Deux postures qui le prédisposent légitimement à avoir sa propre famille politique à l’interne même de sa grande famille qu’est le Sénégal. Une ambivalence difficile à pondérer quand les intérêts de sa famille politique priment sur ceux du Sénégal. Et pour couronner le tout et légitimer une telle posture partisane, l’on convoque le concept de démocratie dont la charge polysémique pourrait à bien des égards calmer les ardeurs de toute forme de rébellion. Et à quelques jets de l’élection présidentielle de 2019, Idy régule le pouvoir de Macky en étant un opposant censé représenter le contrepouvoir de manière officieuse. A défaut de Karim et Khalifa, les sénégalais s’abstiendront de dire que le chef de l’Etat a écarté tous ses potentiels adversaires afin de pouvoir s’arroger la timbale en 2019.Voilà pourquoi Idy est aujourd’hui incontournable dans la régulation du jeu politique.