18 mars-14 juin : dans exactement 88 jours débutera le Mondial 2018 en Russie. Jusqu’au coup d’envoi, FF vous livre, par ordre alphabétique, sa liste des 100 joueurs qui ont marqué l’histoire de la Coupe du monde. Treizième épisode avec Papa Bouba Diop.
Son histoire avec la Coupe du monde
On souhaite à la sélection sénégalaise de 2018 de faire aussi bien qu’en 2002, lorsque les Lions de la Téranga réalisèrent un parcours fantastique pour leur première participation à un événement mondial. Oubliés les seize ans d’absence à une Coupe du monde, Mané, Koulibaly ou encore Baldé auront l’occasion en juin prochain de marcher sur les traces des héros de 2002, et d’un certain Papa Bouba Diop. S’il n’a disputé qu’un seul Mondial dans sa carrière, le géant milieu de terrain a fait rêver tout un pays grâce au parcours du Sénégal en Corée du Sud et au Japon. Héros pour l’entrée en lice des Sénégalais face aux Français (voir ci-dessous), Diop ne s’est pas arrêté en si bon chemin et a emmené sa sélection jusqu’en quart de finale de la compétition, butant sur la Turquie d’Hakan Sükür en prolongation, à l’issue d’un match ultra-défensif (défaite 1-0 a.p.). Mais qu’à cela ne tienne. Diop, alors 24 ans et fraîchement engagé avec le RC Lens, vient de se forger un nom grâce aux exploits réalisés loin de ses terres.
Le moment marquant
Incontestablement son but face à l’équipe de France, lors du match d’ouverture du Mondial 2002. Ce 31 mai 2002 restera à jamais gravé dans l’histoire du foot sénégalais. Diop s’était jeté dans la surface française à la 30e minute après un centre de Diouf, et avait profité de la faute de main de Barthez pour tacler le ballon dans un deuxième temps et inscrire le seul but de la rencontre. Une réalisation historique et célébrée comme il se devait par Diop et ses partenaires, en dansant autour du maillot que le buteur venait juste de retirer et déposer par terre.
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Le chiffre : 3
Son nombre de buts en phase de poules de la Coupe du monde 2002, soit 60% des buts sénégalais inscrits dans le groupe A, où figuraient le Danemark, l’Uruguay et donc la France. Il n’a plus marqué par la suite, mais ces trois réalisations font de lui le meilleur buteur sénégalais en phase finale de Coupe du monde. Un chiffre qui s’explique par le fait que les Lions de la Téranga n’ont disputé qu’un seul Mondial – jusqu’à présent – dans leur histoire.
L’archive de FF
Quelques jours après l’ouverture du Mondial, le 4 juin 2002, FF dressait un portrait intitulé «Boupa Diop, la griffe des Lions» à propos du tout récent buteur face aux Bleus (1-0) : « ”Bouba, Bouba, mon gentil ourson…” A l’image du refrain accompagnant le jeune mammifère – héros du même nom d’un dessin animé de son enfance, très populaire au Sénégal –, Pape Bouba Diop dégage une bonhomie rassurante. Mais mieux vaut ne pas se fier à ses apparences indolentes et pataudes. Derrière ces 193 centimètres et ces quelque 92 kg se dissimulent des tonnes d’abnégation et de puissance. Face à la France, ce Lionceau (il a tout juste vingt-quatre ans) a formé avec Salif Diao un formidable et infatigable duo de récupérateurs-harceleurs au milieu de terrain. Son gros abattage et son insatiable travail de pressing ont posé d’énormes difficultés aux Bleus, incapables de se sortir de la nasse ainsi constituée. Avec son physique de mastodonte donnant l’impression d’avoir été directement sculpté dans un baobab, la tentation est forcément grande de classer ce colosse dans la catégorie des molosses besogneux. Un raccourci simpliste qu’il vaut pourtant mieux éviter avec l’intéressé, très habile balle au pied. Une adresse teintée d’un certain réalisme, car l’intéressé ne rechigne pas non plus à marquer. Face aux Français, bien sûr. Mais également lorsqu’il évoluait au Grasshopper Zurich, quand il a réussi à scorer à quatre reprises en dix-huit matches.»
Francefootball