L’opposition regroupée sous l’Initiative pour des élections démocratiques(Ied) qui tentait, ce vendredi, de braver l’interdiction préfectorale de marcher pour le départ d’Aly Ngouye Ndiaye, a été réprimée par les forces de l’ordre. Seulement dans la poursuite des manifestants, la police a balancé des grenades lacrymogènes dans l’école Yacine Diagne, occasionnant des élèves asphyxiés.
Certains leaders et membres de l’opposition : Mamadou Diop Decroix, Madické Niang, Omar Sarr, El Hadji Amadou Sall, Toussaint Manga, entre autres responsables ont eu très chaud hier, vendredi, face à leur détermination de braver l’interdiction préfectorale, consécutive à leur marche pour le départ d’Aly Ngouye Ndiaye, et la mise en place d’une Autorité indépendante pour des élections démocratiques et transparentes. En effet leur sit-in devant la place Washington n’a finalement pas eu lieu. Regroupés au rond point Sandaga, ces membres de l’Ied qui tentaient de forcer l’impressionnant dispositif policier qui avait quadrillé les artères menant au ministère de l’intérieur, en ont eu leur grade. Le sous préfet de Dakar qui s’est transformé en va-t-en guerre a tenté de dissuader les manifestants mais c’est sans compter avec Diop Decroix qui lui assène vertement que c’est la Constitution qui leur confère l’autorisation de manifester pacifiquement. Ainsi étant dans l’impossibilité d’accorder leurs violons, la police a aussitôt commencé à disperser la foule. Et face aux pluies de lacrymogènes, les cris de détresse fusaient de partout. C’est la débanda totale. Certains leaders de l’opposition qui ne pouvaient plus respirer à cause de l’odeur du gaz ont dû se refugier au ministère des mines. Les premières personnes arrêtées sont Omar Sarr et Mamadou Diop Decroix avant qu’une vingtaine de militants ne soit mis dans les fourgonnettes de la police. Mais dans leur volonté de traquer les manifestants les plus récalcitrants, la police a usé de grenades lacrymogènes qui ont atterri par mégarde dans la cour de l’école Yacine Diagne, occasionnant ainsi plusieurs élèves « gazés ».Leur directeur, Mamadou Thioune était dans tous ses états. « C’est inadmissible que des grenades lacrymogènes soient lancées à des élèves de 6 à 14 ans. Un pays qui se réclame de la démocratie, qui fait semblant de l’être alors qu’il n’en est rien. Je condamne cet acte ignoble contre des enfants qui n’ont même pas l’âge de voter. Les autorités doivent arrêter cette police qui violente des adolescents », fulmine-t-il. Mais pour la satisfaction de ses revendications, l’Ied affirme se préparer à d’autres manifestations d’envergure.