Je viens d’arriver à Cotonou, suite à mon expulsion du sol guinéen, alors qu’une foule de jeunes panafricanistes m’attendaient à l’aéroport de Conakry. Je devais y parler de bonne gouvernance, de lutte contre la corruption et surtout de JUSTICE SOCIALE (car il n’est pas normal que la majorité du peuple vive en dessous du seuil de pauvreté pendant que les dirigeants du pays sont millionnaires en dollars).
Le PRESIDENT ALPHA CONDE, qui autorise dans le même temps les narco-trafiquants à fouler le sol de son pays, m’a fait interdire l’accès au territoire, au motif (selon les mots-mêmes des militaires qui m’ont arrêté) que mes conférences politiques (pourtant PACIFIQUES), risqueraient (PRÉTENDUMENT) de créer des troubles à l’ordre public, considérant que la jeunesse guinéenne (et plus globalement africaine) supporte chaleureusement le combat politique de souveraineté populaire que je mène au quotidien au péril de mes libertés individuelles.
Ce président (anti-démocratique), champion de la corruption, (qui jouait frauduleusement, ces derniers mois, le panafricaniste, pour faire taire une jeunesse guinéenne qui grognait face à toutes les dérives dictatoriales du pouvoir) vient une nouvelle fois de faire tomber le masque, et illustre une réalité précise: le néocolonialisme ne tombera pas seulement en luttant contre l’impérialisme occidental. Il tombera aussi en luttant politiquement, démocratiquement, et pacifiquement, contre ces prédateurs africains qui occupent ces postes de chefs de l’Etat.
Je souffre pour notre Afrique. Mais il faudra me TUER pour me mettre à terre ou me faire taire. Je ne suis pas de la race de ceux qu’on musèle. LE COMBAT S’ACCENTUE.
Kemi Seba