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Me Ousseynou Gaye au Procureur : « Jusqu’ici il n’y a que Karim et Khalifa qui sont jugés »

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Me Ousseynou Gaye, était le dernier avocat de la partie civile a plaidé ce jeudi. Il a fait feu de tout bois sur le procureur de la République, qu’il accuse d’impartialité face à la pléthore de dossiers impliquant des autorités et qui tardent encore à aboutir en procès.

« Je n’ai pas déclenché la procédure. Mais, je veux être conséquent avec moi-même. Les factures ont été transmises à la Cour des comptes qui n’a trouvé absolument rien. J’aurai suivi le procureur de la République s’il m’avait donné des gages d’impartialité. On a fait le décompte de tous les dossiers qui sont là-bas, qui concernent les Sénégalais et qui n’ont pas fait l’objet de poursuites. Je ne peux que croire, à l’instar du sénégalais lambda, que c’est un procès politique et que le parquet de la République soit le bras armé de l’Etat pour défendre une élection à la Poutine qui consiste à éliminer tous les adversaires politiques. Moi, Sénégalais lambda qui a ma carte d’électeur voilà ce que je crois, par rapport à l’impartialité du parquet face aux dossiers en cours », a dit au procureur l’avocat de la mairie de Dakar. Qui invite le parquet à se pencher aussi sur le dossier du Directeur général du Coud (Centre des œuvres universitaires de Dakar), épinglé dans un rapport d’audit de l’Ofnac.

Khalifa Sall et Karim Wade, seuls à être jugés
« Comme d’autres affaires épinglées qui dorment à l’Ofnac, d’ailleurs, pourquoi ces dossiers ne viennent pas au tribunal ? Si les Sénégalais avaient vu ces dossiers venir ici, personne ne dirait que ce procès est politique. Il n’y a que Karim Meïssa Wade et Khalifa Sall qui sont jugés jusqu’ici. Tous les deux ont des visions sur le même fauteuil (le fauteuil présidentiel). Les vérités ne sont pas bonnes à dire mais elle permet d’éclairer le tribunal. Sur ma foi en Allah, je ne mens pas. Parce que vous êtes assis sur le dossier. Levez-vous sur les dossiers ! », adresse-t-il à Serigne Bassirou Guèye. Ce dernier, un brin sarcastique se lève de son fauteuil, plongeant la salle dans un fou rire.

Poursuivant sa plaidoirie, l’avocat charge à nouveau : « Comment peut -on détourné ces fonds qui ont été exécutés ? J’ai la conviction, personnellement, que l’Etat du Sénégal a montré véritablement aux yeux de tout le monde qu’il n’a pas sa place dans ce procès parce que les seuls dont il peut répondre ne sont d’autres que les deux comptables. L’Etat ne devait même pas franchir ces portes sauf pour venir faire du tourisme judiciaire. Gan dou yewi beuy mais yewi ngen beuy ! (vos responsabilités étaient limitées. Mais vous les avez dépassés !) ».

Au président de la Cour, l’avocat tient à préciser qu’il ne défend pas la cause du maire de Dakar, mais plutôt, plaide pour la vérité. « Je ne défends pas Khalifa Sall. On ne peut pas m’empêcher également d’avoir des sentiments pour le maire de Dakar. Quand on foule au pied sa dignité, cela me regarde. Quand sa mère pleure, cela me fend de cœur. Je suis un homme. Même si aujourd’hui c’est mon adversaire, j’ai des sentiments », lance-t-il à la Cour.

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