ACCUSATIONS Plusieurs femmes ont témoigné dans la presse suisse pour affirmer avoir été abusées par Tariq Ramadan lorsqu’il enseignait dans des établissements de secondaire à Genève…
L’affaire Ramadan a un écho particulier en Suisse, où le théologien a enseigné dans le secondaire dès les années 1980. Visé par deux plaintes, Tariq Ramadan a été mis en examen vendredi à Paris pour viol en 2012 et viol en 2009 sur une personne vulnérable, a-t-on appris de source judiciaire. Depuis plusieurs semaines, les médias suisses révélaient les témoignages de jeunes femmes affirmant avoir été abusées, lorsqu’elles étaient mineures pour certaines, par l’enseignant.
Des relations intimes avec une élève de 15 ans
Selon La Tribune de Genève, il aurait séduit trois élèves, âgées entre 15 et 18 ans, lorsqu’il enseignait le français et la philosophie dans deux établissements genevois, le Cycle des Coudriers puis le Collège de Saussure dans les années 1980 et 1990. Les quatre anciennes élèves ont témoigné en novembre dernier dans les colonnes du quotidien suisse sous des prénoms d’emprunts pour protéger leur identité.
L’une d’elles affirme que son professeur l’a invitée à boire des cafés en dehors de l’école. Âgée de 15 ans à l’époque, elle dit s’être sentie « à l’aise et mal à l’aise. La confusion s’était installée dans ma tête. À deux ou trois reprises, nous avons eu des relations intimes. À l’arrière de sa voiture. Il disait que c’était notre secret », raconte-t-elle.
Aucune plainte à l’époque
Une autre, alors âgée de 14 ans, lui aurait « résisté » avant d’être traitée d' »aguicheuse ». Deux autres femmes, alors âgées de 17 et 18 ans, font état de situations de fascination et de manipulation et se souviennent d’un prof « charismatique » dont l’une dit avoir « été abusée et violentée ».
Un fonctionnaire cité par La Tribune de Genève affirme avoir recueilli « entre 1989 et 1992 les confidences de six élèves de Tariq Ramadan. Elles avaient entre 14 et 18 ans, ont toutes été manipulées, voire plus. Je leur avais dit de porter plainte et de le signaler, mais elles ne voulaient pas le faire ».
Le Temps a également publié en novembre le témoignage d’une ancienne élève au Collège de Saussure au début des années 1990. Majeure à l’époque, elle ne dénonce aucune violence physique mais raconte l’ascendant psychologique de son professeur avec qui elle aura une relation s’étalant sur quatre ans.
Tariq Ramadan n’a jamais été poursuivi par la justice suisse.