Ousmane Sonko n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Le député, par ailleurs leader du parti Pastef dément fermement l’ancienne première ministre, Aminata Touré. A l’en croire, les 200 milliards avancés par Mimi Touré et le communiqué de la présidence sont loin de la réalité. Dans un post titré: « A beau mentir qui vient de loin » Proverbe célèbre. « A mal mentir qui vient de près » donc proverbe Ousmane Sonko, il crache ses vérités…
Madame Mimi Touré, qui n’a jamais eu d’autre fonds de commerce que la traque des biens mal acquis, a une fois de plus enfourché cette monture pour se rappeler au bon souvenir des Sénégalais et de son employeur auprès de qui elle voudrait certainement justifier les grasses faveurs auxquelles donne droit le pompeux titre de « chargée de mission à la présidence de la République ».
Aussi, y va t-elle de ses révélations : «la traque des bien mal acquis a permis de rapatrier plus de 254 milliards dans les comptes du Trésor public ».
Faux et archi faux madame Mimi Touré, vous êtes délibérément de mauvaise foi et entretenez volontairement une confusion pour masquer le flop de cette mascarade qui vous était si chère. En réalité, vous étiez la seule, non sans calcul politique, à croire à cette traque qui, depuis le départ, n’était pour Macky Sall qu’une arme politicienne pour liquider certains adversaires politiques, et en contraindre d’autres, à la transhumance ou au silence tout au moins.
La vérité, c’est que « votre » traque a énormément coûté au Sénégal, à coup de frais d’avocats et d’experts divers, de salaires d’enquêteurs et de sursalaires de magistrats, de commissions rogatoires dans les quatre coins du monde, de communications intempestives pour, au finish, ne rien apporter au Trésor public.
Voyons les faits. Vous citez notamment les dossiers SONACOS, DUBAI PORT WORLD, ARCELOR MITTAL etc.
Ces dossiers, hormis qu’ils révèlent tous une gouvernance scandaleuse et contraire aux intérêts du Sénégal, n’ont rien à voir avec la traque des biens mal acquis. Il s’agit simplement de recouvrements consécutifs à des contentieux ordinaires de l’État en dehors de toute procédure devant la CREI. Ceci est d’ailleurs confirmé par le Ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, lorsqu’il a été interpellé il y’a quelques semaines en Commission des finances de l’Assemblée nationale (voir extrait de rapport ci joint, page 400).
Vous ne pouvez ignorer ces faits. C’est donc sciemment, que vous vous livrez à un exercice de perversion des faits, ce qui est extrêmement grave et préoccupant pour un acteur politique de votre envergure : vous êtes dans un flagrant délit de mensonge continu.
LE GOUVERNEMENT EN RAJOUTE
Le gouvernement nébuleux et incompétent de Macky Sall a cru devoir réagir à ce show en publiant un communiqué, diffusé hier, et qui sonne comme un cinglant désaveu.
D’abord, le communiqué essaye sournoisement de maintenir le flou, en avançant le chiffre de 152 milliards, oubliant délibérément de préciser clairement qu’ils n’avaient rien à voir avec la traque.
Mais une bonne lecture du document révèle ce qui suit :
– les paragraphes 1 et 2 se limitent à énoncer des principes vagues quant à la traque, renvoyant à l’axe 3 du PSE, sans donner aucun chiffre sur les résultats de cette traque : le gouvernement est incapable, à ce jour, de dire ce qu’elle a rapporté, financièrement ou matériellement, au pays ;
– à partir du paragraphe 3, le gouvernement « avoue » que tous les montants inscrits au budget de l’Etat depuis 2012 proviennent de « différents contentieux ». il aurait dû préciser que ces contentieux n’ont rien à voir avec la CREI et la traque.
Ce qu’il ne dit pas, c’est que les procédures politiques de la CREI n’ont rien produit autres que :
– Aucune inscription budgétaire crédible : à titre d’exemple, les 3 milliards supposés avoir été récupérés de ABS sont constitués de matériels (bus et autres) aujourd’hui abandonnés à l’aéroport LSS et en état de ruine sur fonds de combines claniques pour le contrôle des activités aéroportuaires ;
– D’importants actifs fonciers ont été arrachés à des supposés proches de Karim Wade, sur la VDN et sur la corniche de Dakar, pour être immédiatement réaffectés à des proches du régime.
Voilà, chers compatriotes, le vrai visage de la traque de Macky Sall.