Au Zimbabwe, le nouveau président Emmerson Mnangagwa a à peine nommé son gouvernement qu’il a déjà effectué son premier remaniement. Deux ministres en ont fait les frais : Clever Nyathi, ministre du Travail, et surtout le ministre de l’Education, Lazarus Dokora. Sa nomination avait été une surprise, tant son bilan est décrié dans le pays.
Lazarus Dokora a donc été débarqué du ministère de l’Education 24 heures après sa nomination. Si aucune raison n’a été donnée, il semble qu’Emmerson Mnangagwa ait cédé face à la pression.
Il faut dire que son départ était demandé depuis longtemps. En février déjà, 500 000 Zimbabwéens avaient signé une pétition pour réclamer sa démission. Celui qui occupe le poste depuis 2013 a déstabilisé l’apprentissage scolaire en multipliant les réformes, dont la dernière en janvier où il n’a même pas pris le temps de consulter professeurs et syndicats.
Pour Lazarus Dokora, les Zimbabwéens sont trop occupés à apprendre des connaissances inutiles au monde du travail, « comme le plus long fleuve d’Afrique » par exemple. Pour rectifier cela, ses nouveaux programmes incluent des leçons d’agriculture dès l’école primaire.
Un système éducatif en pleine déliquescence
Alors que l’éducation du Zimbabwe était un modèle il y a encore trente ans, aujourd’hui tout s’effondre : moins d’un élève sur deux va au collège. Les professeurs sont trop nombreux et mal rémunérés.
Pire encore, 98% du budget de l’Education est destiné aux salaires des enseignants, laissant très peu de moyens pour équiper les écoles et les élèves.
Lazarus Dokora est donc remplacé par Paul Mavima, député de la Zanu-PF. Clever Nyathi, ministre du Travail, a lui été remplacé par une députée du parti au pouvoir, Petronella Kagonye. Clever Nyathi a été nommé conseiller spécial pour la réconciliation nationale.
(Source : Rfi)