C’est la fin d’un règne qui durait depuis 1980, soit 37 ans. Le président zimbabwéen Robert Gabriel Mugabe a remis, mardi, sa démission à l’Assemblée nationale.
«Moi Robert Gabriel Mugabe remets formellement ma démission de président de la République du Zimbabwe avec effet immédiat. J’ai choisi volontairement de démissionner. Cette décision a été motivée par mon désir d’assurer un transfert du pouvoir sans problème, pacifique et non violent», pouvait-on entendre du président du Parlement, Jacob Mudenda, qui lisait devant une foule en liesse, la lettre de démission.
Cette nouvelle intervient alors que le plus vieux chef d’Etat en exercice au monde avait été abandonné de tous. Depuis l’éviction, le 15 novembre dernier, de son vice-président, Emmerson Mnangagwa, le dirigeant de 93 ans a dû faire face à une pression populaire sans précédent où l’armée, la rue et son propre parti (la Zanu-PF) l’appelaient à démissionner. Il lui était notamment reproché «d’avoir autorisé sa femme à usurper des pouvoirs» et de «ne plus être en capacité physique d’assurer son rôle».
Si, dans les rues de Harare, l’heure est à l’euphorie, il faudra très vite penser à l’après-Mugabe car le vieux lion aura laissé derrière lui une économie en crise. La croissance du PIB, déjà faible en 2015, (1,1%) a ralenti à 0,5% en 2016.