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Faty Kaba, mère d’Aïcha : « La vérité sur les circonstances du décès atroce de ma fille »

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Son visage témoignait encore de la douleur qu’elle ressent depuis le décès de sa fille dans des conditions tragiques. Mais, stoïque, Faty Kaba, encore habitée par la tristesse, nous a accueillis dans sa demeure à la cité Comico de Yeumbeul où elle habite. Elle est revenue sur les circonstances du décès de sa fille Aïcha. Pour elle, sa fille qui était en classe de 5ème au Cem Niague, a perdu la vie par négligence, mais pas à cause d’une somme de 200 000 francs.

La raclette lui a perforé le bas ventre 
« Les faits se sont passés vers 11 heures ce le jeudi 12 octobre. Ma fille avait fait une chute au moment où elle nettoyait la terrasse. Elle avait glissé et elle est tombée sur le bâton de la raclette qui s’est enfoncé en elle. Elle a poussé un grand cri avant d’extirper le bâton qui est même sorti avec un bout de sa chair. Puis, du sang a commencé à couler. Après quelques instants, l’écoulement s’est estompé. Les premiers soins ont été effectués par mes voisins avant mon arrivé. »

« Ce que le médecin m’a dit… »
« Arrivé à l’hôpital, le médecin m’a dit : « puisque l’enfant est fatigué, nous allons procéder à une chirurgie pour voir ce qu’elle a dans son ventre. Il ne faut surtout pas t’inquiéter, c’est une petite ouverture pour soulager votre fille. Il faut qu’on l’opère ». Et je lui ai dit qu’il n’y a pas de problème. Après s’être renseigné, il est revenu me dire que les frais de l’opération s’élevaient à 200.000 francs Cfa. Mais, que le paiement n’était pas urgent. ‘‘Vous pouvez payer après l’opération » a-t-il dit. Et je lui ai demandé combien de jours allait durer l’hospitalisation, il m’a dit 4 à 5 jours et m’a demandé si je pourrais rassembler la somme avant cette date ? Je lui ai répondu que oui, mais que je devais d’abord en parler avec ma mère ».

« La négligence a tué ma fille »
« Ma fille n’a pas été bien accueillie à l’hôpital. J’ai interpellé le docteur pour lui demander s’il n’avait pas de calmant pour arrêter la douleur de mon enfant. Il m’a répondu: « on lui a administré des calmants ». Je lui ai répondu que non. Puis, il m’a demandé d’attendre, qu’ils vont envoyer quelqu’un pour le faire. L’attente pour bénéficier des soins a duré environ deux (02) heures de temps ou même plus. Elle a été perfusée trois (03) fois, devant moi. Il n’y avait pas de contrôle . Il arrivait que la bouteille de perfusion soit épuisée et qu’il n’y ait personne pour arrêter le mécanisme. Le sang de Aïcha remontait dans la bouteille vide. C’est aux gardiens que je demandais de l’aide pour y remédier. C’est à cause d’une négligence que ma fille a subi de telles tortures. »

« L’argent n’était pas le problème »
« Quand j’ai eu ma mère au téléphone, elle m’a dit : « Faty, ça (l’argent) ce n’est pas un problème. Même si c’était un million, nous sommes prêts pour le payer. Il faut signer l’autorisation pour qu’elle soit opérée. D’ailleurs, j’arrive ». C’est ma mère qui a parlé avec le docteur et a signé l’autorisation. Ils ont dit qu’ils vont l’opérer. Puis, Aïcha est amenée au bloc à 23 heures. Le chirurgien nous a dit qu’elle a été opérée à 3 heures du matin. Quand je suis venue pour leur parler, ils m’ont demandé de faire doucement, car la salle d’opération est pleine. Et en plus, on doit faire des analyses sanguines et de sucre à l’enfant car ils ne savaient pas ce dont elle souffrait. »

« Je parle pour sauver d’autres personnes »
« Ma fille a perdu la vie à cause de la négligence. Je le dit et je le répète, si c’est ça qui leur fait mal. Je n’ai aucun intérêt à dire des contrevérités. Je fais ça pour sauver d’autres personnes. Beaucoup de gens ont été amenés devant moi. Même les femmes enceintes qu’on y a trouvées on ne leur accordait aucune attention. Ils ne les regardaient même pas. »

Par BN

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