Début janvier, les RG ont été alertés d’un montant d’au moins 5 milliards que le fils de Karim Wade essaierait de faire entrer au Sénégal. Le contact était un riche commerçant établi à Sandaga, effectuant beaucoup de déplacements à Dubai pour ses affaires. Depuis que l’information est tombée dans les grandes oreilles, cet homme d’affaires était surveillé comme du lait sur le feu. Filatures et renseignements ont été entrepris sur cette personne.
« Karim Wade avait promis de financer la campagne d’une partie de l’opposition. Il a effectué de nombreux coups de fil pour promettre d’alimenter en argent bien de personnalités de l’opposition, mais il avait une principale difficulté, c’est à dire comment faire pour rentrer l’argent au Sénégal » Il apprendra que son principal contact était surveillé. « C’est la raison pour laquelle il a changé de stratégie et ça a débouché sur l’arrestation de son mule ». Mais en réalité, Karim Wade est depuis plusieurs mois sur des braises ardentes. Le Sénégal a eu des informations depuis plusieurs semaines qu’une forte somme d’argent a été virée du Liban vers le Qatar. « Depuis ce mouvement, les autorités sénégalaises sont en froid avec les qataris ». Il faut dire que ce pays a joué dans le dossier.
Après avoir plaidé pour la cause de son homme, le Qatar a voulu le lancer dans la bataille des élections législatives. « Des mises en garde sévères seront faites à l’endroit de ce pays de ne pas laisser Karim Wade perturber le jeu politique au Sénégal ». Si les autorités sénégalaises, surtout judiciaires, s’intéressent à ce dossier, c’est que Karim Wade doit payer 138milliards de francs à l’Etat du Sénégal. « Comment quelqu’un qui est poursuivi pour le délit de biens mal acquis, qui n’a pas encore réglé sa dette, peut –il se permettre de faire rentrer de l’argent au Sénégal alors qu’il doit une énorme dette à l’Etat ? A chaque fois que Karim Wade essaiera de faire rentrer de l’argent dans le pays, le montant sera confisqué ».
(Source : Le Soir)
Par Benjamin