Pour apporter une réponse aux défis de l’insécurité routière, l’État du Sénégal a signé, hier, une convention de concession pour la production et la gestion des titres de transports routiers biométriques sécurisés ainsi que la production et la pose de plaques d’immatriculation sécurisées avec le groupement GEMALTO/Face Technologies. C’est au total plus de 3 millions de titres qui vont être produits pour un montant de plus de 9 milliards sur une durée de 6 mois.
À partir de maintenant, il ne sera plus possible de falsifier le permis de quiconque ou changer la plaque d’une voiture. De l’avis du ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, avec la recrudescence des accidents de la route, qui coûte au Sénégal plus de 2% de son PIB par an, la problématique de la sécurité routière est devenue un enjeu national d’une extrême priorité.
« La production des titres de transport, telle qu’elle est prise en charge aujourd’hui, pose d’importants problèmes et ne répond pas à l’enjeu de réduction de l’insécurité routière. Il y a les fraudes liées à la non sécurisation des supports pour la production des titres de transport, entres autres », a noté Mansour Élimane Kane.
Son département a entrepris un ensemble de réformes portant en particulier sur le contrôle technique, l’immatriculation des véhicules, le traitement et la délivrance des titres de transports. Avec des études menées avec les structures publiques concernées d’un projet qui cible la numérisation et la sécurisation des titres de transports routiers ainsi que la sécurisation des plaques d’immatriculation.
Ces deux composantes, a-t-il dit, seront intégrées de façon à couvrir l’ensemble des besoins de l’administration des transports routiers. Cette plateforme de production et de gestion permettra aussi la collecte des données biométriques, la personnalisation et la gestion de tout le cycle de vie des titres et plaques d’immatriculations.
Le projet en tant que tel a été confié au groupement Gemalto/Face Technologies. La signature de convention de concession pour la production et la gestion des titres de transports routiers biométriques sécurisés ainsi que la production et la pose de plaques d’immatriculation sécurisées s’est effectuée.
« Elle comprend le financement, la conception, la réalisation, l’exploitation, la maintenance, la gestion, la formation et le transfert de compétences aux agents de l’Etat. L’investissement sera intégralement pris en charge par l’opérateur privé pour plus de 9 milliards de FCFA », a fait savoir M. Kane. Qui, estime en outre que le ministère des Transports a fixé des tarifs plafonds pour chaque catégorie de titres et plaques d’immatriculation.
Le permis à points effectif dans 6 mois
« Ces tarifs, hors droits de timbres, qui permettront la rémunération de la concession seront applicables pour les opérations de nouvellement et les nouvelles demandes. Pour l’essentiel, ils sont équivalents aux tarifs actuels. Par ailleurs, le projet tient compte de l’implication parfaite du secteur privé national évoluant dans le domaine », soutient-il.
La phase opérationnelle de production démarrera six mois après l’approbation du contrat par le ministère des Finances. Cette période sera mise à profit pour dérouler une vaste campagne de production en vue de la sensibilisation de tous les acteurs concernés et du grand public. « C’est un saut qualitatif », s’exclame-il. Avant d’arguer que dans 6 mois, le permis à points pourra être effectif au Sénégal.
Pour sa part, le vice-président Afrique du groupement GEMALTO, Charles Mevaa, rassure qu’ils vont mettre toute leur expérience au service du Sénégal en travaillant en étroite collaboration avec les Sénégalais. Il considère que c’est une véritable révolution technologique, à l’avant-garde dans le monde en matière de qualité, de fiabilité mais également de sécurité des documents de transports.
« En termes de matériels, plus de 2000 équipements vont être remis aux forces de Police et de Gendarmerie. Ce que nous apportons avec ce projet, ce n’est pas simplement des titres sécurisés mais tout un processus de sécurisation de la remise des titres de transports. Ce sont des ressources financières pour l’État qui sont traçables, plus d’une centaine d’emplois qui vont être créés », a-t-il applaudit. En somme, une solution qui va contribuer à lutter contre l’insécurité routière, à améliorer l’efficacité de l’administration et la qualité des services.
(Source : Libération/Quotidien)
Par Benjamin