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Rapatriement : 150 Gambiens retrouvent leur pays.

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Quelque 150 Gambiens ont retrouvé leur pays en fin de semaine. Partis sur la route de l’Europe, le « back-way » comme ils l’appellent, ils ont volontairement accepté d’être rapatriés par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) depuis Tripoli en Libye. C’est le troisième rapatriement depuis le début de l’année, au total plus de 400 Gambiens ont rejoint leur pays. La Gambie n’est peuplée que de deux millions d’habitants, mais c’est paradoxalement l’un des cinq principaux pays dont sont issus ceux qui prennent la route de la Libye via l’Italie (selon l’OIM). Bloqués à Tripoli, souvent emprisonnés dans des conditions très difficiles, ces jeunes migrants ont renoncé à leur rêve d’Europe et ont mis fin à leur calvaire en acceptant le retour au pays, dans cette « nouvelle Gambie ».

A la descente de l’avion, c’est le soulagement. Presque sans bagages, les jeunes hommes entrent dans l’aéroport de Banjul, étonnés d’être de retour chez eux. Au milieu des passagers, quelques rares femmes aussi. La fatigue se lit sur le visage de Nyima : « Je suis tellement heureuse, vraiment. Pendant ces 6 mois passés en prison, c’était mon vœu, revenir dans mon pays. Et je remercie Dieu d’être en vie.« 

Les corps sont frêles, un homme blessé au pied doit être porté. Beaucoup ont conscience d’avoir frôlé la mort. « En prison on nous nourrissait une fois par jour, dit un homme. Donc j’ai perdu beaucoup d’amis, morts de faim. Un jour il y a eu 4 ou 5 morts. Et ils ont tué un de mes amis sous mes yeux, avec un pistolet. Il disait qu’il n’avait pas d’argent, pas de téléphone. Le gardien l’a fouillé, il n’a rien trouvé, il avait un pistolet et il l’a tué. »

Selon Ansumana Jawara de l’OIM, ça pourrait empêcher d’autres départs. « Ça pourrait décourager les autres jeunes de voir ces gens, d’entendre ce qu’ils ont vécu, et d’échanger les expériences, témoigne-t-il. Je pense que ça pourrait empêcher certains départs, mais pas tous, car certains jeunes, quoi qu’on dise, ils partiront. »

Ces Gambiens vont retrouver leur famille, sans nouvelles depuis des mois. Baba sait qu’il va devoir affronter le regard dur de sa mère : « Je sais qu’elle sera triste aujourd’hui. Car elle voulait que j’aille en Italie, pour l’aider un peu plus. Elle voulait que j’y arrive mais j’ai échoué… Mais je prie pour qu’elle comprenne et qu’elle soit patiente avec moi. »

Même si le manque de travail a motivé pour beaucoup leur départ, ces jeunes rapatriés espèrent aujourd’hui trouver rapidement un emploi pour repartir de zéro.

(Source : Rfi)

Par Benjamin.

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