Dans la soirée du mardi 14 mars, le procureur général de la République, Rodrigo Janot, a transmis à la Cour suprême une liste de 83 demandes d’ouverture d’enquêtes dans le cadre de l’opération « Lava Jato » (lavage express), cette procédure judiciaire qui a mis au jour, depuis 2014, le vaste système de détournement de fonds orchestré par les géants du bâtiment et travaux publics (BTP) et des directeurs du groupe pétrolier Petrobras, avec la complicité crapuleuse des principaux partis politiques.
Sur cette liste, très attendue, figurent pas moins de six ministres de l’actuel président, Michel Temer. Notamment son ministre de la « Casa Civil », comparable à un premier ministre, Eliseu Padilha, et son secrétaire général, Wellington Moreira Franco. S’y ajoutent les présidents de la Chambre des députés (Rodrigo Maia) et du Sénat (Eunicio Oliveira), l’ancien candidat malheureux à la présidence en 2014, Aecio Neves, ainsi que l’ex-présidente Dilma Rousseff et, une fois de plus, Lula.
Ces poursuites sont le résultat des aveux négociés contre remises de peine par près de 80 ex-directeurs ou cadres du groupe de BTP Odebrecht, protagoniste du scandale. Aveux baptisés de « délation de la fin du monde », même si les noms des mentionnés, ébruités après des fuites dans la presse, doivent encore être officialisés.
(Source: Le monde)
Par Benjamin.