L’OBS – Les pandores de Diamniadio n’ont pas mis du temps pour s’illustrer dans l’affaire de la mort atroce de l’employé de la Someta, Ousmane Sarr, comprimé par la machine à broyer la ferraille. Le Chinois Xang Hand Siao, responsable des ateliers, a été mis aux arrêts, puis déféré pour homicide involontaire.
Début de consolation pour les proches du défunt Ousmane Sarr. Ce père de famille de 40 ans, a laissé dernière lui ses quatre enfants et son épouse, inconsolables depuis le 30 janvier dernier, jour du drame. Les gendarmes de la brigade de Diamniadio, compétents dans ce secteur, avaient ouvert une enquête les minutes qui ont suivi la mort atroce d’Ousmane Sarr, dont le corps avait été comprimé par la machine à broyer la ferraille.
Le même jour, les hommes du commandant Ngning sont parvenus à réunir suffisamment d’éléments à charge et d’autres indices graves et concordants, de nature à soutenir la responsabilité pénale de l’un des responsables de l’usine métallurgie de Sébikhotane. Il s’agit du Chinois Xang Hand Siao, chef des ateliers de l’usine Someta. Selon des sources concordantes bien au fait de ce drame, la victime, Ousmane Sarr, fait partie de ces nombreux ouvriers de l’usine, des «tâcherons» qui ne rechignent devant aucun ordre, juste pour préserver un emploi, même précaire. Le jour du drame, soufflent nos sources, Xang Hand Siao avait relevé une fuite d’huile dans le moteur de la machine qui broie les stocks de ferraille. «Au lieu d’arrêter la machine et s’employer à résoudre la panne, ou à défaut, de confier la tâche à un employé qualifié, il a désigné Ousmane Sarr. Celui-ci qui n’était pas suffisamment outillé pour une telle tâche technique, s’est tout de même exécuté», ont confié nos sources. Un dévouement qui lui sera fatal, puisqu’il «sera aspiré par la machine à broyer la ferraille, qui tournait en plein régime et son corps sera comprimé dans les différentes étapes du circuit de broyage de la ferraille.»
Un manquement qui engage la responsabilité pénale directe du chef des ateliers, Xang Hand Siao, qui a été mis aux arrêts et placé en garde à vue à la brigade de gendarmerie de Diamniadio. Il a été déféré hier au parquet de Dakar pour homicide involontaire. Une mesure qui n’émousse pas pour autant l’ire des responsables du syndicat national des industries extractives, qui dénoncent «les difficiles conditions de travail dans cette entreprise chinoise depuis son installation.» Les travailleurs de Someta pleurent encore leur défunt camarade : «En plus de l’arrestation du responsable des ateliers, les autorités de l’Etat doivent prendre leurs responsabilités pour contraindre l’entreprise au respect de la législation de travail au Sénégal et garantir la sécurité des employés.»