Indécis jusqu’au bout, le premier quart de finale entre la Pologne et le Portugal a tourné à l’avantage des coéquipiers de Cristiano Ronaldo, vainqueurs à la loterie des tirs au buts (1-1, 3-5). Malgré un but très précoce de Robert Lewandowski, les Portugais sont parvenus à égaliser avant la pause grâce à Renato Sanches. Aucune des deux équipes n’a ensuite voulu prendre des risques pour aller chercher la victoire et le match s’est finalement joué aux tirs au but.
Seul Jakub Blaszczykowski a manqué sa tentative, précipitant la chute de ses couleurs. Sans avoir gagné le moindre match après 90 minutes dans ce tournoi, le Portugal s’offre donc le droit de rêver de la finale. Ce sera face au Pays de Galle ou, on l’espère, la Belgique. 1. Le réveil inutile de Lewandowski Sept matches qu’il n’avait plus trouvé le chemin des filets avec la Pologne.
Mais Robert Lewandowski a frappé au meilleur des moments, en ouvrant le score après seulement 1 minute et 40 secondes de jeu, soit le 2e but le plus rapide de l’histoire de l’Euro ! (ndlr, le record est détenu par le Russe Dimitri Kirichenko contre la Grèce en 2004, avec 1min07). Une réalisation, en vrai buteur, qui a mis les siens sur une voie royale et perturbé les plans de jeu de la bande à Cristiano Ronaldo, obligée de se découvrir un peu plus.
Si ce but a fait du bien à l’avant du Bayern, beaucoup plus en vue que lors des précédentes sorties, il n’a pas suffi à qualifier son pays pour le dernier carré d’une grande compétition depuis 1982. 2. Renato Sanches, la pépite De l’autre côté, c’est le jeune Renato Sanches qui a éclaboussé la rencontre de son talent. A 18 ans à peine, le futur joueur du Bayern a crevé l’écran pour sa première titularisation du tournoi, dans l’ombre d’un Cristiano Ronaldo maladroit et malchanceux à nouveau.
C’est lui qui a remis le Portugal dans le match d’une frappe à l’entrée du rectangle, bien décalé par une talonnade de Nani. Positionné sur le côté droit après la pause, il a ensuite moins pesé sur les débats. Mais vu ce qu’il montre à son âge, un avenir radieux lui semble promis. A noter qu’il est devenu la troisième plus jeune buteur de l’histoire d’un Euro, à 18 ans et 317 jours. 3. Que vaut ce Portugal ? Le Portugal est difficile à cerner depuis le début du tournoi.
Capables de belles séquences offensives, mais souvent inconstants et rarement spectaculaires – ce fut à nouveau le cas ce jeudi soir au stade Vélodrome -, les Portugais n’ont toujours pas gagné le moindre match après 90 minutes dans le tournoi, si on considère que la victoire contre la Croatie a été acquise dans les prolongations. Ce qui est sûr, c’est que si les Diables Rouges se qualifient face au Pays de Galles vendredi soir, ils affronteront un adversaire qui sort de deux prolongations en cinq jours.
A ce stade de la compétition, c’est une donnée qui pourrait compter, tant les organismes ont été mis à rude épreuve jusqu’ici. La Seleção das Quinas peut toutefois compter sur un très grand Pepe, qui tient la défense à lui tout seul, et sur le talent insolent de Renato Sanches, buteur. Et ce, même si elle devra aussi faire sans William Carvalho, qui a pris son second avertissement et qui sera suspendu.