Home A la une Dialogue national : La lettre de Wade à Macky

Dialogue national : La lettre de Wade à Macky

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« Monsieur le Président, J’ai l’honneur d’accuser très respectueusement réception de votre lettre du 24 mai 2016 par laquelle vous invitez notre parti à la cérémonie de lancement du ‘dialogue national’ que vous avez initié et dont la cérémonie d’ouverture est prévue pour le samedi 28 mai 2016 à 16 heures. Notre parti exprime ses réserves, car autant nous sommes prêts à un dialogue national pour discuter des problèmes nationaux, autant nous rejetons toute idée de discuter de la Constitution, puisque la question de son opportunité sur laquelle vous ne nous avez pas donné la possibilité de nous exprimer, est aujourd’hui dépassée. Vous n’avez pas estimé devoir nous consulter sur l’opportunité d’une nouvelle Constitution et sur le projet lui-même dont nous n’avons eu connaissance que lorsque vous l’avez soumis à la consultation populaire, en même temps que tous les électeurs. Vous avez déclaré que le Oui l’a emporté et vous avez promulgué votre Constitution. Cela n’est pas notre sentiment. Bien au contraire, nous pensons que le Non a été largement majoritaire dans le pays, mais qu’il a y a eu de nombreuses et énormes irrégularités, comme en témoignent la fermeture arbitraire de plusieurs dizaines de bureaux de vote, le transfert massif d’électeurs à leur insu en des lieux éloignés, ce qui a déroutés et empêchés de voter. Plus fondamentalement, l’existence de 1213 bureaux de votes fictifs attestée par la comparaison entre le nombre de bureaux de vote publié par le Ministre de l’Intérieur la veille du scrutin et le décompte du Président de la Commission nationale du recensement des votes. Ces pratiques antidémocratiques concoctées et perpétrées par votre complaisant et zélé Ministre de l’Intérieur ont faussé largement le scrutin et lui ont enlevé toute crédibilité. Quoi qu’il en soit, attachés à la démocratie malgré ses avatars de l’apprentissage de la démocratie nous respecterons cette Constitution maintenant qu’elle est en vigueur. Cela veut dire que, pour nous, le Président de la République doit maintenant gouverner et l’opposition s’opposer démocratiquement. J’ai saisi la Direction de mon parti pour me donner son avis sur la présence ou non d’un représentant du PDS. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de mes sentiments respectueusement ».

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