L’affaire du «Far west» dakarois a failli se répéter au cours d’une opération de déguerpissement initiée par le maire de Mermoz-Sacré-Cœur, Barthelémy Dias. Le patron du groupe D-Média sommé de libérer le terrain où étaient stationnés les véhicules de ses agents, n’a pas hésité à brandir une arme à feu, pour protéger ses biens.
Les faits ont eu pour cadre le terrain situé entre le rond-point de la Cité Keur Gorgui et l’immeuble abritant les nouveaux locaux du groupe de presse D-Média. Le maire et ses hommes affirment avoir envoyé plusieurs sommations à Bougane Guèye, avec accusés de réception, sans suite. «C’est pourquoi nous sommes venus déguerpir tous les véhicules stationnés ici et on était en compagnie des éléments de la police», explique Moustapha Wade, agent-voyer de la mairie, dans les colonnes de l’Observateur.
«A notre grande surprise, poursuit-il, Bougane Guèye Dany, Pdg de la boite a sorti une arme à feu et nous a menacés tous, devant les forces de l’ordre».
Le maire Barthelémy Dias d’apporter des précisions. «C‘est une opération de déguerpissement à des redevables qui nous doivent des recettes. Certaines personnes considèrent qu’elles sont au-dessus de la loi et se permettent de sortir des armes à feu devant les forces de sécurité. Ce que nous disons est clair et net. Tout redevable dans la commune de Mermoz-Sacré-Cœur se mettra à jour par rapport à ses recettes.
Quand vous construisez un immeuble de plus de 7 niveaux, renchérit-il, la loi vous oblige d’avoir un parking sous-terrain. Ce qui n’est pas le cas avec l’immeuble abritant D-Média. Ces gens, après avoir violé la loi, décident d’utiliser la voie publique pour garer leurs voitures.
Ce qu’on n’acceptera pas», a martelé le maire qui a menacé aussi de déguerpir les abords des directions générales de la Sonatel et du Crédit Mutuel, sur la Vdn. «Nous allons enlever ces voitures, quitte à le faire dans le sang (…). Je ne reculerai pas car j’ai le droit avec moi», annonce-t-il. Etant donné que Bougane a décidé de «ne plus prendre aucune correspondance venant de notre commune, on a décidé de lui apprendre à vivre en république», a ironisé Barthlémy Dias.
Le patron de D-Média, pour sa part, dit ne pas comprendre pourquoi cette opération de déguerpissement est dirigée contre sa personne. «Ce qui est bizarre, c’est qu’il y a d’autres véhicules qui sont garés à côté de nous et les propriétaires ne sont pas inquiétés. Et dans toute cette histoire, ce sont mes employés et moi qui avons garé nos véhicules qui sommes inquiétés… Je compte sur la justice, car nous sommes dans un Etat de droit et nul n’est au-dessus de la loi», dit-il, avant d’ajouter : «Pour le moment, le terrain ne sera pas évacué et si cela devait se faire, ce n’est pas à lui d’en décider, parce que la parcelle ne lui appartient pas, ni à sa mairie. C’est un terrain privé qui appartient à des Sénégalais».
