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Burkina-Macky rencontre le général putchiste: Ce qu’ils se sont dit ?

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pautschisteLe président sénégalais Macky Sall a rencontré le général putschiste, Gilbert Diendéré, rapporte l’envoyé spécial de RFI à Ouagadougou, Guillaume Thibault.

Macky Sall est arrivé ici à Ouagadougou vers 12h45 (TU). Avec lui dans l’avion, le ministre des Affaires étrangères, son conseiller diplomatique et son chef d’état-major particulier. Le président béninois, Boni Yayi, médiateur de la Cédéao pour le Burkina Faso, est également à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre, a indiqué ce dernier, est de « parvenir à un retour à une vie constitutionnelle normale », à la « libération du président et des ministres ».

Les discussions doivent véritablement commencer en début de soirée.

Dans l’avion, Macky Sall, très concentré, essayait de faire un point précis de la situation. Les autorités sénégalaises veulent faire attention à ce qui est dit justement à l’arrivée de cette délégation. « Tout est sur la table », a confié à RFI l’entourage du président. La priorité, un seul rendez-vous est pour l’instant calé : Macky Sall veut rencontrer le responsable de l’Union africaine, le responsable de la Cédéao et le responsable des Nations unies.

Ensuite l’idée serait de rencontrer les responsables de ce coup d’Etat, mais également les autorités de la transition, les autorités politiques et la société civile. Tout cela peut prendre énormément de temps. Après être resté dans le salon d’honneur de l’aéroport, Gilbert Diendéré et Macky Sall ont pris le chemin de la capitale. « Nous ne savons pas pour combien de temps nous sommes ici », dit-on dans l’entourage de Macky Sall.

Quelle libération pour le président Kafando ?

L’ambassadeur de France à Ouagadougou, Gilles Thibault, confirme sur Twitter sa libération, précisant qu’« il va bien ». « Je confirme la libération du président Kafando. Il est à son domicile officiel », a fait savoir le général Diendéré.

Mais les putschistes ont-ils cherché à créer un effet d’annonce au moment de l’arrivée de la délégation de la Cédéao ?

En effet, les responsables de la transition contredisent les annonces du CND. Cherif Sy, président du Parlement de transition, conteste cette libération : « C’est absolument faux. En réalité, le président, son excellence Michel Kafando, a été déplacé du palais de Kosyam où il était séquestré et mis en résidence dans son domicile officiel. Il n’est pas libre de ses mouvements ni de s’exprimer. »

Quant au Premier ministre, Isaac Zida, il « est toujours détenu là-bas avec un certain nombre de ministres. » « Mais sa libération pourrait intervenir aussi », a précisé le général Diendéré.

Par ailleurs, Chérif Sy confirme une information diffusée un peu plus tôt sur l’antenne de RFI par Guy Hervé Kam, le porte-parole du Balai citoyen concernant le ministre Bagoro, à savoir la mise en résidence surveillée d’autres ministres. Selon le président du Parlement de transition, il est impossible de joindre Michel Kafando via le téléphone « puisqu’il n’a pas eu le droit de s’exprimer. Le Premier ministre est toujours détenu là-bas avec un certain nombre de ministres. »

A la mi-journée, le Conseil national pour la démocratie (CND) des putschistes a annoncé a annoncé dans un communiqué la réouverture des frontières terrestres et aériennes du pays vendredi. Le couvre-feu à l’intérieur du pays reste en vigueur.

Des rassemblements dans plusieurs quartiers

Les tentatives de rassemblement ont repris depuis ce vendredi 18 septembre au matin. Dans plusieurs quartiers de la ville, des jeunes ont barricadé la rue et brûlé des pneus, mais les soldats du régiment de sécurité présidentielle multiplient les patrouilles pour disperser les manifestants.

La place de la Nation est aux mains des soldats du RSP. La police et la gendarmerie nationale sont présentes à l’aéroport international de Ouagadougou pour empêcher d’éventuelles manifestations.

Les attentes de la Cédéo

Ce vendredi matin, le compte Twitter du président sénégalais Macky Sall le montrait en costume sombre, assis dans l’avion qui doit le conduire dans la capitale burkinabè. Avec ces simples mots : « en route pour Ouagadougou ».

Dans quel esprit le président en exercice de la communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest s’apprête-t-il à engager cette médiation ? « Nous exigeons que les forces de défense et de sécurité se soumettent à l’autorité politique » écrivait-il jeudi, après l’annonce de l’arrestation du président, du Premier ministre et de plusieurs ministres.

Puis, un peu plus tard : « Nous sommes engagés, avec la Cédéao, l’UA et l’ONU, à tout mettre en œuvre pour le parachèvement réussi de la transition au Burkina Faso. »

RFI

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