Ndèye Awa Sadio a décidé de mettre ses maigres ressources à la disposition des enfants orphelins. Ne pouvant pas supporter le triste sort de ces derniers, elle crée une structure d’accueil afin de leur permettre de vivre aussi convenablement que les autres enfants dits nantis.
A l’entrée de l’immeuble de deux étages aux carreaux marrons situé dans la rue communément appelé «Eglise», à l’unité 10 des Parcelles assainies, rien ne laisse penser que les lieux abritent un Orphelinat. Installé depuis trois ans au rez-de-chaussée de l’édifice, l’Orphelinat accueille plus d’une quinzaine d’enfants. Assis dans le salon, la patronne des lieux, Ndèye Awa Sadio, est entourée de ses enfants qui l’appellent affectueusement « Maman ». Une ambiance fraternelle règne dans cette maison.
Pourtant, les enfants qui y résident, ont perdu soit un de leurs parents, où vivaient simplement dans des familles extrêmement démunies. Ils répondent aux noms de Mbaye Thiam, Bébé Jolie, Kiné Sow entre autres. Sur leurs frêles visages, aucun signe de tristesse. Ils s’épanouissent dans leur lieu d’accueil au grand bonheur des visiteurs. Agés entre 1 an et 14 ans, les pensionnaires de l’Orphelinat, Daray Serigne Saliou Mbacké, sont entièrement pris en charge par ladite structure. Ils viennent des quartiers les plus défavorisées de la banlieue de Dakar comme Pikine Guinaw rail, Thiaroye, Yeumbeul, entre autres.
« C’est leurs proches qui nous les confient. N’ayant pas les moyens d’assurer leur survie, ils viennent solliciter notre aide », explique la présidente de l’Orphelinat. Orpheline de mère, Kiné Sow a vu le jour dans le quartier populaire de Grand Dakar. Agée de 11 ans environ (elle n’a pas d’extrait de naissance), la gamine dans une tenue de sport dégage une mine joyeuse. « Je vis chez « maman » depuis trois ans. Auparavant, durant les vacances scolaires, je me rendais chez ma tante maternelle. Dorénavant, je ne compte plus y allez », confie-t-elle.
Les raisons qui la pousse à prendre cette décision se justifie, selon elle, par le fait qu’elle ne veut plus aller trainer en longueur de journée dans la rue, d’user d’un langage vulgaire envers les gens. A l’en croire, à chaque fois qu’elle revenait de vacances, ses camarades avec qui elle partage le centre d’accueil, la sermonnaient sur son changement de comportement négatif. D’où sa décision de s’éloigner de son milieu familial. Pourtant, sa «maman» soutient que par manque de structure adéquate pour maintenir aussi longtemps que possible ses protégés, elle est obligée de les ramener vers leurs parents dès qu’ils atteignent leur seizième année.
« Nous nous occupons de leur éducation, de leur prise charge scolaire et sanitaire mais également de leur prise en charge alimentaire. Seulement, nos maigres moyens ne peuvent pas intégrer la prise en charge de l’adolescent », note Ndèye Awa Sadio. Elle mentionne : « Nous sommes obligés de procéder à une sélection pour prendre les plus nécessiteux, car nos moyens sont réduits ». Toujours selon la présidente de l’Orphelinat, la création de ce centre s’inscrit dans une dynamique de lutte contre l’exclusion et l’injustice sociales des enfants de la rue.
« Le Sénégal compte peut de structures spécialisées dans la prise en charge des enfants défavorisés », soutient M Sadio. Avant de poursuivre: « ces enfants n’ont pas demandé à naître. Donc, il est de notre devoir de les aider à vivre autrement que dans la misère, car ils font partie de la relève qui va conduire le pays vers l’émergence ». Cependant, le manque de moyens criard, pousse la « mère Thereza » des Parcelles assainies à tendre la main aux bonnes volontés, afin de pouvoir rendre pérenne son projet.
D’ailleurs, Ndèye Awa Sadio annonce l’organisation ce samedi d’une journée de solidarité par sa structure pour trouver les moyens nécessaires pour la prise en charge des enfants de son Orphelinat. Et aussi pour trouver un tuteur où parrain pour chaque enfant afin d’améliorer leurs conditions de vie.